Les nanothérapies : nouvelles « armes » contre les cancers

La nanothérapie serait-elle l’avenir des traitements contre le cancer ? De nombreux chercheurs y croient et les recherches en la matière se multiplient. Il faut dire que cette technique qui, comme la chimiothérapie, peut être employée pour traiter le cancer est porteuse d’espoir. Moins coûteuse que la chimio, elle engendre également moins d’effets secondaires. Décryptage, d’une thérapie prometteuse.

La nanothérapie : l’infiniment petit au service d’une grande avancée médicale

Les médicaments utilisés en nanothérapie pour le traitement des cancers ne sont pas différents de ceux employés lors d’une chimio. Ce qui diffère, c’est leur mode d’administration et surtout leur taille. Les traitements sont ainsi administrés sous forme de nanoparticules, des groupes de molécules 1000 fois plus minces que l’épaisseur d’un cheveu. Grâce à un nanodispositif, ces dernières offrent la possibilité de traiter de manières extrêmement ciblées les cellules cancéreuses sans abimer les cellules saines voisines. Les effets secondaires subis par les patients sont alors nettement diminués et leur qualité de vie par conséquent améliorée.
Si le développement des nanothérapies représente actuellement un coût utilisées en remplacement de la chimiothérapie, elles permettraient à terme de réaliser des économies.

Les nanothérapies : des solutions prometteuses en développement

De nombreuses recherches sont déjà en cours pour dessiner les futurs usages des nanothérapies en santé.
Ainsi, des chercheurs de l’Institut national polytechnique (INP) de Bordeaux ont mis au point un “nanovecteur biomimétique“. Ce dernier est capable de mimer le fonctionnement de protéines naturelles. L’objectif est de parvenir à y greffer une substance chimique. Alors qu’avec les thérapeutiques actuelles de nombreuses cellules tumorales échappent encore aux traitements, cette substance pourrait, une fois activée par les rayons X de la radiothérapie, libérer des nanoparticules qui détruiront davantage de cellules cancéreuses de manière ciblée.
Une application clinique dans le cerveau est envisagée en post-chirurgie si les résultats en laboratoire sont bons. Par exemple, dans le traitement du glioblastome, un cancer cérébral difficile à traiter, les nanoparticules seraient employées pour éviter qu’après le retrait de la tumeur des résidus de tumeurs non accessibles puissent recréer un cancer. Après l’opération, un gel de nanoparticules fluorescent serait ainsi déposé sur le cerveau autour de la zone opérée. Ce gel sera ensuite activé à la demande sous l’effet de lumière (photothérapie) ou de rayons X. Il se dégradera alors progressivement dans le cerveau et libèrera les nanoparticules. Celles-ci reconnaitront les cellules tumorales et iront les détruire sans abimer les cellules saines à proximité.
Autre exemple, une équipe conjointe de l’Université hébraïque de Jérusalem et de l’Instituto de Microelectronica de Barcelone a développé des nanocapsules magnétoplasmoniques biodégradables à base de fer métallique appelées MAPSULES. Grâce à elles, il serait possible d’éradiquer les tumeurs en administrant de manière télécommandée de la chimiothérapie à des concentrations ultra-faibles. Avec cette méthode, les nanomolécules sont guidées depuis l’extérieur grâce à un aimant vers la zone précise où se trouve la tumeur. Cette technique offre aussi la possibilité de contrôler les taux de libération des médicaments.
Les résultats de ces recherches sont prometteurs et permettent d’envisager le meilleur pour l’avenir des traitements contre le cancer. Il reste encore néanmoins du chemin à parcourir avant d’arriver à des applications finales.

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