Un nouvel horizon pour l’innovation biomédicale
Dans un monde où les défis de santé publique semblent parfois insurmontables, un nouvel horizon des possibles émerge. Selon un article récent du New York Times, cité par Courrier International, nous pourrions être à l’aube d’un nouvel âge d’or de la médecine, caractérisé par des avancées sans précédent.
L’expérience d’une lauréate du Prix Nobel de Médecine
Jennifer Doudna, biochimiste à l’Université de Californie à Berkeley et co-lauréate du prix Nobel de médecine avec Emmanuelle Charpentier, pour leurs travaux sur la technologie Crispr, témoigne de cette évolution remarquable. “Je dirige mon laboratoire de recherche depuis près de 30 ans”, déclare-t-elle, “Et je peux dire que pendant toute cette période, je n’ai jamais connu ce que nous avons vu au cours des cinq dernières années”.
Des innovations prometteuses après la pandémie
La genèse de cette vague de renouveau peut être surprenante puisqu’elle résulte de la pandémie de COVID-19. Au cœur de cette période qui a bouleversé les sociétés et les économies, de nombreuses innovations ont vu le jour comme l’ARNm, utilisable aussi bien dans le cas de maladies très courantes comme la grippe, que dans le cas de maladies plus rares.
Ainsi, selon le National Cancer Institute, des dizaines d’essais cliniques sont actuellement en cours pour tester l’efficacité d’un vaccin à ARN messager contre différents types de cancer, comme le cancer du pancréas, le cancer colorectal ou encore le mélanome.
Selon le MIT Technology Review, l’ARN messager serait également une source de recherche dans la lutte contre le VIH, la tuberculose, le virus Zika ou encore la malaria, qui tue 600 000 personnes chaque année.
Le renouveau de la recherche grâce à l’IA
Comme dans de nombreux autres domaines, l’IA vient aussi chambouler l’univers de la santé. Alors que Sanofi utilise le système d’apprentissage automatique du géant technologique chinois Baidu, BioNtech rachète la start-up InstaDeep, spécialisée en intelligence artificielle. On peut également citer Wacker, CordenPharma, LMU et HU Berlin qui se sont associés pour accélérer le développement de médicaments à base d’ARN en utilisant un système d’apprentissage automatique, ce qui leur permettra de réduire à la fois le temps et les coûts de développement.
“C’est stupéfiant”, déclare dans l’article du New York Times l’immunologiste Barney Graham, ancien directeur adjoint du Centre de recherche sur les vaccins et figure centrale du développement des vaccins à ARNm. “Vous ne pouvez pas imaginer ce que vous allez voir au cours des 30 prochaines années. Le rythme des progrès est actuellement dans une phase exponentielle”.
Le rôle décisif du séquençage du génome humain et… des engagements publics
Toujours selon le New York Times, de nombreuses innovations sont aujourd’hui possible grâce à une grande avancée, réalisée il y 20 ans : le séquençage du génome humain.
De plus, les efforts des autorités, en particulier aux États-Unis, ont joué un rôle crucial dans ces progrès. Le budget du National Institute of Health américain, le cœur de la recherche publique, a doublé au début des années 2000, témoignant de l’engagement des autorités en faveur de la recherche médicale.
Nous pourrions ainsi être au commencement d’une nouvelle révolution, dont nous ne pouvons pas encore imaginer les implications. Alors que le monde continue de faire face à des défis de santé publique majeurs, ces progrès offrent un nouvel espoir et ouvrent la voie à de nouvelles possibilités en médecine.