Du 2 au 14 janvier 2024, s’est déroulée la campagne “Le masque solidaire”, lancée par trois associations de patients, Renaloo, AIDES et ELLye. Une campagne qui réinvite le masque dans notre quotidien pour protéger les plus fragiles, celles et ceux que les vaccins contre la Covid-19 ne protègent pas suffisamment. .
Porter un masque pour protéger les plus fragiles
Le message avait été quelque peu oublié depuis l’arrivée des vaccins contre la Covid-19 : porter un masque permet de protéger les personnes les plus vulnérables face à l’infection par le SARS-CoV2. Il revient aujourd’hui en force, porté par trois associations de patients, qui incitent tous les Français à porter un masque, dans les espaces publics clos et les lieux fréquentés pour protéger les personnes les plus fragiles. Le message de la campagne est le suivant : Je suis solidaire de ceux que le vaccin ne protège pas.
En portant un masque, les personnes en bonne santé peuvent éviter de transmettre aux plus fragiles le virus de la Covid-19, mais aussi tous les autres agents pathogènes à transmission respiratoire (éternuements, toux, gouttelettes, …), comme la grippe saisonnière, le virus respiratoire syncitial (VRS) ou encore le pneumocoque !
Qui sont les personnes les plus fragiles face au virus de la Covid-19 ?
On serait tentés de répondre, les personnes âgées, mais la réponse serait très incomplète. S’y ajoutent les personnes atteintes de certaines maladies chroniques, notamment des maladies respiratoires comme la mucoviscidose, mais aussi toutes les personnes immunodéprimées.
Comme les personnes âgées et les personnes atteintes de comorbidités, les personnes immunodéprimées font partie des populations pour lesquelles la vaccination contre la Covid-19 est fortement recommandée. Alors, si elles sont vaccinées, pourquoi les personnes immunodéprimées restent-elles vulnérables face au virus ? Pour deux raisons majeures :
- Les personnes immunodéprimées répondent faiblement voire pas du tout à la vaccination ;
- Les personnes immunodéprimées ont un risque accru de développer une forme grave de la Covid-19.
En France, environ 300 000 personnes sont considérées comme sévèrement immunodéprimées. Il s’agit des patients transplantés, des patients dialysés, des patients traités pour certains cancers, des patients infectés par le VIH ou encore des patients traités par des médicaments immunosuppresseurs.
Les données épidémiologiques confirment d’ailleurs leur fragilité face à la Covid-19. Parmi les patients dialysés, à ce jour, 1 sur 20 est décédé des suites de la Covid-19. Un patient greffé rénal sur 8 a été hospitalisé pour une forme grave de la Covid-19. D’après des données publiées en 2021, les personnes infectées par le VIH, même lorsque l’infection est contrôlée par la thérapie antirétrovirale, avaient un risque majoré de 24 % d’être infecté par le SARS-CoV2 et un risque accru de 78 % de décéder des suites de la Covid-19, par rapport aux personnes séronégatives.
A l’origine de cette campagne, trois associations de patients
La campagne “Le masque solidaire” est née de l’initiative partagée de trois associations de patients : Renaloo, AIDES et ELLyE.
Renaloo est née d’un blog créé en 2002 par une patiente, qui s’est retrouvée en dialyse en 2001 et greffée rénale en 2002. L’association est née en 2016 et agit depuis au quotidien pour toutes les personnes concernées par des maladies rénales et leurs proches.
L’association AIDES a été créée en 1984 et fait partie de la Coalition Internationale SIDA. L’association œuvre activement dans la lutte contre le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine)/SIDA et les hépatites virales. Ses actions s’adressent à la fois aux patients (accompagnement, défense de leurs droits) et aux populations vulnérables (prévention de nouvelles contaminations).
L’association ELLyE (pour Ensemble leucémie lymphomes espoir) est une association de patients et de proches spécialisée dans les lymphomes, la leucémie lymphoïde chronique et la maladie de Waldenström. Créée en 2006, elle s’engage pour défendre les droits des patients et a notamment œuvré pour la protection des patients immunodéprimés depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Cette campagne inter-associative a rapidement reçu le soutien des autorités de santé publique (Ministère du travail, de la santé et des solidarités, Assurance maladie, Santé Publique France) mais aussi de nombreux acteurs du monde de la santé, comme le Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (CESPHARM) ou l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Une campagne volontairement multicanale
Pour toucher un maximum de Français, la campagne s’est appuyée sur trois canaux de communication complémentaires : l’affichage, le digital et la presse.
Différents supports et moyens de communication ont été déployés :
- Un affichage dans plusieurs centaines de mairies et plusieurs centaines de pharmacies ;
- Un affichage via la régie RATP et JC Decaux ;
- La diffusion de messages sur le web et les réseaux sociaux ;
- La distribution de masques ;
- Des relais dans les médias ;
- Le port du masque solidaire par des personnalités.
En complément était organisé l’événement #JeSuisSolidaire le 6 janvier 2024, Place de la République à Paris. Les bénévoles mobilisés y ont distribué pas moins de 250 000 masques.
Les Français et le masque en 2024
En 2024, le virus de la Covid-19 continue de circuler en France et dans le monde, avec de nouveaux variants qui émergent au fil des mois. Le danger pour les personnes les plus fragiles est encore bien présent. Un danger que nombre de Français semblent avoir oublié.
D’après les données de la dernière enquête CoviPrev en population générale publiée fin décembre 2023, seulement 15 % des Français portent un masque en présence de personnes vulnérables et 14 % dans les transports en commun. Seulement la moitié d’entre eux ont l’intention de porter un masque s’ils développent des symptômes de l’infection.
Ces chiffres démontrent l’importance du message de santé publique relayé par la campagne “Le masque solidaire”. Elle souligne l’importance du port du masque comme un acte de solidarité vis-à-vis des personnes les plus vulnérables. En optant pour un masque de type FPP2, ce geste permet également de se protéger soi-même contre la Covid-19.
Le port du masque doit rester un réflexe au quotidien dans les lieux publics clos, les établissements de santé ou tous les lieux fréquentés par du public.
Pour en savoir plus
- « Le masque solidaire », une campagne incitant au port du masque pour protéger les plus fragiles. AMELI Santé. Publié le 04 janvier 2024. https://www.ameli.fr/assure/actualites/le-masque-solidaire-une-campagne-incitant-au-port-du-masque-pour-proteger-les-plus-fragiles
- Lancement de la campagne “le masque solidaire”. Renaloo. 2 janvier 2024. https://renaloo.com/campagne-masque-solidaire/
- #JESUISSOLIDAIRE : PORTONS UN MASQUE POUR PROTÉGER LES PLUS FRAGILES. AIDES. Communiqué de presse. 2 janvier 2024. https://www.aides.org/communique/jesuissolidaire-portons-un-masque-pour-proteger-les-plus-fragiles-0
- Trois associations de patients lancent un appel à la solidarité à travers la campagne « Le masque solidaire » du 2 au 14 janvier 2024. Ellye. 2 janvier 2024. https://www.ellye.fr/jesuissolidaire-portons-un-masque-pour-proteger-les-plus-fragiles
- L’USPO soutient la campagne « masque solidaire » de Renaloo. USPO. 19 décembre 2023. https://uspo.fr/luspo-soutient-la-campagne-masque-solidaire-de-renaloo/
- Gestes barrières : adopter les bons réflexes pour se protéger des virus hivernaux. Santé Publique France. 22 décembre 2023. https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2023/gestes-barrieres-adopter-les-bons-reflexes-pour-se-proteger-des-virus-hivernaux