Les vaccins à développer

Vaccination

17 agents pathogènes à cibler pour la mise au point de nouveaux vaccins

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les actions mondiales en faveur de la vaccination ont permis de sauver 6 vies par minute chaque année au cours des 50 dernières années. La vaccination – lorsqu’elle existe – est le meilleur moyen de lutte contre les maladies infectieuses. Récemment, l’OMS a listé les prochains agents pathogènes à cibler par les chercheurs et les médecins pour mettre au point de nouveaux vaccins.


La vaccination, le meilleur rempart contre les maladies infectieuses

Sur les 154 millions de vies sauvées au cours des cinquante dernières années grâce à la vaccination, 101 millions sont des nourrissons et des jeunes enfants, des catégories de population particulièrement fragiles face aux maladies infectieuses. Certains vaccins jouent ainsi un rôle crucial dans la survie des jeunes enfants jusqu’à l’âge adulte, et le plus important d’entre eux est le vaccin contre la rougeole. Plus largement, la vaccination dans l’enfance contre 14 maladies infectieuses a permis de réduire de 40 % la mortalité infantile à travers le monde :

  • La diphtérie ;
  • La bactérie Haemophilus influenzae de type b ;
  • Le virus de l’hépatite B ;
  • L’encéphalite japonaise ;
  • La rougeole ;
  • Le méningocoque de sérogroupe A ;
  • La coqueluche ;
  • Les infections invasives à pneumocoques ;
  • Le virus de la poliomyélite ;
  • Le rotavirus ;
  • Le virus de la rubéole ;
  • Le tétanos ;
  • La tuberculose ;
  • La fièvre jaune.

 

En France, la vaccination de tous les nourrissons est obligatoire pour 11 de ces maladies. Bientôt 12 au 1er janvier 2025, avec la nouvelle obligation vaccinale contre les méningocoques A, C, Y, W et B.

Grâce à la vaccination, la variole a été éradiquée et la poliomyélite est en passe de l’être. Pour sauver davantage de vies, il est essentiel de :

  • Promouvoir la vaccination et augmenter les couvertures vaccinales ;
  • Faciliter l’accès aux vaccins partout dans le monde ;
  • Développer des nouveaux vaccins.

 

En effet, pour certaines maladies infectieuses, il n’existe pas encore à ce jour de vaccin efficace.

 

17 agents pathogènes prioritaires sur la liste des vaccins à développer

Dans une étude publiée dans la revue eBiomedicine, l’OMS liste 17 agents pathogènes constituant des priorités absolues pour le développement de nouveaux vaccins :

  • Les streptocoques du groupe A, responsables d’angine bactérienne et de complications parfois graves (glomérulonéphrite post-streptococcique aiguë, rhumatisme articulaire aigu) ;
  • Les bactéries streptocoques du groupe B ;
  • Le virus de l’hépatite C ;
  • Le VIH-1 ;
  • La bactérie Klebsiella pneumoniae ;
  • Le cytomégalovirus ;
  • Le virus de la grippe ;
  • Les espèces de protozoaires du genre Leishmania ;
  • La bactérie Salmonella non typhique ;
  • Le norovirus ;
  • Le parasite Plasmodium falciparum, responsable de la forme la plus grave du paludisme ;
  • Les bactéries du genre Shigella ;
  • La bactérie Staphylococcus aureus ;
  • Le virus de la dengue ;
  • Les bactéries E. coli pathogène extra-intestinales ;
  • La bactérie Mycobacterium tuberculosis, responsable de la tuberculose pulmonaire ;
  • Le Virus respiratoire syncytial (VRS), à l’origine des épidémies hivernales de bronchiolite.


Dans cette liste, figurent des agents pathogènes pour lesquels il existe déjà des vaccins, qui doivent être optimisés, comme les vaccins antigrippaux, des agents pathogènes pour lesquels des candidats-vaccins sont déjà testés, comme le VIH, et des agents pathogènes pour lesquels aucun vaccin n’a encore été développé. Tous ces agents pathogènes sont associés à des enjeux majeurs de santé publique à l’échelle mondiale et doivent mobiliser la recherche médicale et scientifique.


Des chemins plus ou moins longs vers les nouveaux vaccins

Pour certains agents pathogènes, des vaccins commencent à être disponibles, au moins dans certaines régions du monde. C’est le cas notamment du VRS, responsable de la bronchiolite, qui touche environ un nourrisson sur trois avant l’âge de 2 ans. Depuis quelques mois, deux vaccins sont disponibles en France, le vaccin Abrysvo® et le vaccin Arexvy®. Ces vaccins seront très prochainement rejoints par un troisième vaccin, le vaccin MResvia®.

L’arrivée de ces vaccins contre le VRS permet de pouvoir vacciner trois catégories de population :

  • Les personnes âgées de plus de 75 ans ;
  • Les personnes âgées de plus de 65 ans atteints de comorbidités respiratoires et/ou cardiaques ;
  • Les femmes enceintes en fin de grossesse, dans le but d’immuniser les nourrissons grâce au passage transplacentaire des anticorps maternels.


Si la vaccination contre certains agents pathogènes listés par l’OMS est d’ores et déjà en bonne voie, le chemin semble encore long pour d’autres, comme le VIH ou le virus de l’hépatite C. Plusieurs candidats-vaccins ont été développés contre l’hépatite C, mais à ce jour, aucun vaccin n’est encore disponible. Les chercheurs travaillent en particulier sur un vaccin bivalent hépatite B – hépatite C, comme il en existe pour l’hépatite B et l’hépatite A. L’intérêt d’un vaccin contre le VHC est démontré par les chiffres. Dans le monde, 70 millions d’individus sont porteurs chroniques du virus de l’hépatite C, parmi lesquels 90 % ignorent qu’ils sont infectés. L’hépatite C est responsable de 400 000 à 500 000 décès par an.

Depuis la mise au point des premiers vaccins, la vaccination reste la meilleure des prévention contre les maladies infectieuses. Élargir le spectre des maladies à prévention vaccinale est essentiel pour réduire le fardeau des maladies infectieuses sur la population mondiale, en particulier la population pédiatrique.

 

Sources

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