21 novembre : journée mondiale de la BPCO (BronchoPneumopathie Chronique Obstructive)

En France, environ 3,5 millions de personnes sont atteintes d’une BronchoPneumopathie Chronique Obstructive (BPCO), soit à peu près le même ordre de grandeur que la prévalence du diabète de type 2. Et pourtant, cette maladie est beaucoup moins médiatisée. Depuis 2002, le 21 novembre est la journée mondiale de la BPCO (World COPD Day), l’occasion de sensibiliser sur cette pathologie respiratoire chronique, qui conduit inéluctablement vers l’insuffisance respiratoire chronique. À travers le monde, la BPCO est la quatrième cause de décès, avec 3,5 millions de décès en 2021. 

 

Le tabac, principal coupable avec la pollution

Toux chronique, expectorations et/ou essoufflement, c’est la triade des principaux symptômes de la BPCO. Pourtant, de nombreuses personnes ne sont pas diagnostiquées suffisamment tôt. Le dépistage précoce – basé sur un contrôle du souffle par spirométrie – permet d’instaurer un traitement adapté et donc de limiter les lésions pulmonaires irréversibles. La journée mondiale de la BPCO sera ponctuée de dépistages de la maladie, organisés un peu partout en France dans les centres hospitaliers ou certaines maisons de santé. Il est également possible de répondre à un questionnaire de dépistage en ligne, conçu par la Haute Autorité de Santé (HAS). 

Environ 80 % des cas de BPCO sont liés au tabagisme, qu’il soit actif ou passif. Mais contrairement aux idées reçues, il existe d’autres causes à cette maladie respiratoire : 

  • Des expositions professionnelles, par exemple aux poussières agricoles, aux farines et poudres utilisées en boulangerie ou encore aux poussières présentes dans le milieu du BTP; 
  • La pollution de l’air intérieur et la pollution atmosphérique ;
  • Des facteurs génétiques, la maladie étant plus fréquente dans certaines familles, probablement en lien avec une prédisposition génétique. Dans de rares cas, la BPCO survient à un jeune âge, en lien avec une maladie génétique, le déficit en alpha-1-antitrypsine

 

Quelle que soit la cause, la BPCO se caractérise par une obstruction permanente et progressive des voies aériennes, avec une diminution du calibre des bronchioles. 

 

La vie avec une BPCO, rythmée par les exacerbations

La vie avec une BPCO se traduit par un impact majeur sur la vie quotidienne et la qualité de vie, en particulier dans les formes sévères de la maladie. La crainte des exacerbations est permanente et peut créer de l’anxiété chez les patients et leur entourage. Chaque année en France, environ 100 000 journées d’hospitalisations sont liées à une exacerbation de BPCO et la maladie est responsable d’environ 16 500 décès. 

Les exacerbations de BPCO désignent des complications aiguës de la maladie, le plus souvent liées à la survenue d’une infection bactérienne ou virale ou encore à l’exposition à une pollution inhabituelle. Pour les prévenir, quelques conseils sont essentiels à connaître : 

  • Bien respecter la prise de ses traitements ;
  • Se faire vacciner contre les agents pathogènes fréquemment impliqués dans les exacerbations, en particulier la grippe saisonnière, la Covid-19, le pneumocoque ou le VRS (désormais, un vaccin est disponible pour les plus de 65 ans !) ;
  • Respecter les gestes et mesures barrière ; 
  • Se préserver de toute forme de pollution, à l’intérieur comme à l’extérieur. 

 

Une maladie incurable, mais des espoirs thérapeutiques

Face à la BPCO, le principal moyen de lutte est l’arrêt du tabac. Il est également primordial de se protéger de toute forme de pollution ou d’exposition à des substances nocives, à la maison comme au travail. Pour les patients présentant un essoufflement, une réhabilitation respiratoire est mise en place, basée sur : 

  • Un réentraînement à l’effort ; 
  • Un réentraînement des muscles respiratoires ;
  • Une kinésithérapie respiratoire, notamment pour évacuer les expectorations ;
  • Un suivi diététique ;
  • Une prise en charge psychosociale. 

La réadaptation respiratoire reste encore sous-utilisée et doit se développer notamment au domicile des patients. 

Côté traitement, les médicaments utilisés dans la BPCO se rapprochent pour certains des traitements anti-asthmatiques. Ils font appel à des bronchodilatateurs inhalés, de courte ou de longue durée d’action, associés si besoin à des corticoïdes inhalés. Dans les formes graves, une oxygénothérapie peut devenir nécessaire pour maintenir des apports en oxygène suffisants. 

La communauté scientifique et médicale explore plusieurs pistes thérapeutiques pour améliorer la prise en charge de la BPCO : 

  • Des médicaments biologiques, avec certains anticorps (anti-interleukines 4 et 13, anti-interleukines 33, anti-interleukines 5 et anti-alarmines) en cours d’évaluation dans les formes sévères de BPCO associées à de nombreuses exacerbations ;
  • Les valves endobronchiques, réservées à un petit nombre de patients, mais avec des résultats particulièrement intéressants sur la fonction respiratoire et la qualité de vie ; 
  • Les inhibiteurs de la phosphodiestérase, qui devraient être bientôt disponibles aux USA. 

 

Le thème de la journée mondiale de la BPCO 2024 est “know your lung function” (connaître votre fonction pulmonaire). N’attendez pas pour tester votre souffle, surtout si vous fumez, si vous toussez et/ou si vous avez des problèmes de souffle. Diagnostiquer le plus tôt possible la BPCO permet d’en ralentir l’évolution. Et pour les fumeurs, pensez à vous faire accompagner pour arrêter de fumer, par exemple grâce à l’opération Mois sans Tabac

 

Sources

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