14 novembre : la journée mondiale du diabète

Créée en 1991, la journée mondiale du diabète (World Diabetes Day) est organisée le 14 novembre par la Fédération Internationale du Diabète (FID) et reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Un événement qui se doit d’être à la hauteur de l’enjeu de cette maladie. En 2021 dans le monde, 537 millions de personnes vivaient avec un diabète. Un chiffre qui s’élève à 4,5 millions de personnes en France en 2022. 

 

Concilier diabète et bien-être, un défi pour tous

Pour la période 2024-2026, le thème de la journée mondiale est “diabète et bien-être”. En dehors du diabète gestationnel, étroitement lié à la grossesse, les autres diabètes, le diabète de type 1 et le diabète de type 2, sont des maladies chroniques, avec lesquelles les patients doivent apprendre à vivre au quotidien. Grâce aux progrès thérapeutiques et à l’accompagnement personnalisé des patients, chaque patient diabétique doit pouvoir concilier la maladie avec son projet de vie. 

Pourtant, les chiffres révèlent que diabète est loin de rimer avec bien-être : 

  • 36 % des sujets diabétiques déclarent ressentir une détresse liée à leur maladie ; 
  • 63 % affirment que les craintes liées aux complications du diabète nuisent à leur bien-être ;
  • 28 % indiquent avoir du mal à rester positifs en raison de leur état de santé. 

 

La vie avec le diabète peut effectivement sembler complexe : des médicaments à prendre quotidiennement, parfois des injections d’insuline pluriquotidiennes, la surveillance de la glycémie, l’inquiétude des effets secondaires, les risques de complications, … autant d’aspects qu’il faut comprendre et intégrer dans sa vie quotidienne. Des défis à relever aussi bien dans la routine du quotidien que dans les grands moments, les voyages, les événements, …. Être accompagné par les associations, les professionnels de santé et son entourage est primordial. 

 

Le diabète, une maladie différente chez les hommes et les femmes ?!

Pour l’année 2024, la Fédération Française des Diabétiques (FFD) se penche sur un aspect particulier du diabète, avec le thème : “4 millions de visages : diabète au féminin, diabète au masculin”. L’objectif de cette campagne est de sensibiliser le grand public et les acteurs de santé sur les différences liées au genre. Vivre avec un diabète serait différent pour les hommes et pour les femmes. Des différences soulignées par la FFD. 

Les différences liées au sexe portent sur plusieurs aspects du diabète, à commencer par sa prévalence. Si 12 % des hommes de plus de 45 ans sont susceptibles de développer un diabète, ce chiffre n’est que de 8 % chez les femmes. Les hommes sont touchés en moyenne plus tôt que les femmes par le diabète. Avant 70 ans, ils sont majoritaires dans la population diabétique, un écart qui s’annule après 70 ans. À noter que le diabète de type 1 lui aussi touche plus souvent les garçons que les filles. 

Hommes et femmes diabétiques ne sont par ailleurs pas égaux face aux complications du diabète. Les femmes ont ainsi un risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) accru de 27 % par rapport aux hommes. Dans le diabète de type 1, les femmes ont un risque de mort prématurée supérieur de 40 % à celui des hommes. Si les hormones féminines ont tendance à protéger les femmes du diabète de type 2 et de ses complications durant la première partie de leur vie, la tendance s’inverse après la ménopause

Enfin, les hommes et les femmes ne ressentent pas le même impact de la maladie sur leur vie et leur bien-être physique et mental. Les femmes sont 1,5 à 2 fois plus susceptibles de présenter des troubles dépressifs que les hommes. Une tendance qui se retrouve dans d’autres maladies chroniques. 

 

Vers un espoir de guérison du diabète de type 1

Ces dernières années ont été marquées par des innovations technologiques et des progrès thérapeutiques qui améliorent le quotidien des patients diabétiques. La mesure en continu du glucose et les pompes à insuline révolutionnent la prise en charge et le quotidien des diabétiques de type 1 et de certains diabétiques de type 2. L’accès à ces innovations est un enjeu majeur à travers le monde. Parallèlement, de nouvelles classes thérapeutiques ont vu le jour pour optimiser la prise en charge du diabète : 

  • De nouveaux analogues d’insuline permettant d’adapter plus finement les schémas d’insulinothérapie ;
  • Les gliflozines, particulièrement intéressantes chez les patients atteints de comorbidités cardiaques et/ou rénales ;
  • Les analogues du GLP-1 (Glucagon Like Peptide-1) et/ou du GIP (Glucose Insulinotropic Peptide), également indiqués dans la prise en charge de l’obésité sévère. 

 

Malgré ces progrès thérapeutiques, le diabète reste une maladie chronique, associée à des risques de complications majeures à court, moyen et long termes. Les chercheurs tentent de décrypter les causes et les mécanismes physiopathologiques du diabète. Des travaux ont récemment permis de pointer du doigt le rôle de certains additifs alimentaires dans le risque de développer un diabète de type 2 ou encore de mieux comprendre les liens entre le diabète de type 2 et le cancer du pancréas

Mais une question taraude tous les patients, tous diabètes confondus : peut-on guérir définitivement du diabète ? Si la greffe d’îlots de Langerhans, prélevés sur un donneur décédé, reste une option thérapeutique exceptionnelle dans le diabète de type 1, les chercheurs s’intéressent aux potentialités des cellules souches. Récemment, des chercheurs et médecins chinois sont parvenus à greffer à une patiente diabétique ses propres cellules souches, reprogrammées pour devenir des cellules sécrétrices d’insuline. Cette première mondiale est suivie de près par la communauté internationale, puisque cette femme semble guérie de son diabète, près d’un an après la greffe. 

Le diabète est qualifié d’épidémie mondiale par l’OMS. Avec l’obésité à laquelle il est souvent étroitement lié – il est sans aucun doute la principale menace pour la santé publique, en dehors des maladies infectieuses. La journée mondiale est l’occasion d’informer, de sensibiliser et de mobiliser autour de cet enjeu. Une opportunité aussi de se faire dépister auprès d’un professionnel de santé !

 

Sources

Partager