12 novembre : journée mondiale de la pneumonie

Le journée mondiale de la pneumonie (World Pneumonia Day) se tient chaque année le 12 novembre depuis 2010 à l’initiative de la coalition mondiale contre la pneumonie de l’enfant (GAVI, Global Coalition against Child Pneumonia). En marge de cette journée mondiale, est organisée une conférence internationale, baptisée Pneumolight, qui aura lieu cette année à Manille le 9 novembre.

 

Les pneumonies, enjeu de santé publique en France et dans le monde

Dans le monde, près d’1,6 millions de décès sont liés chaque année à une pneumonie et elle est la cause de 14 % des décès d’enfants de moins de 5 ans. Les pneumonies sont des infections pulmonaires, qui peuvent être provoquées par différents agents pathogènes :

  • Des bactéries, notamment le pneumocoque (Streptococcus pneumoniae) et la bactérie Haemophilus influenzae de type b, mais aussi Mycoplasma pneumoniae, les légionelles – responsable de la légionellose – et le bacille de Koch – responsable de la tuberculose pulmonaire ;
  • Des virus, entre autres le virus respiratoire syncitial (VRS), à l’origine de la bronchiolite du nourrisson, les virus de la grippe, les rhinovirus ou encore des coronavirus, dont un certain SARS-CoV2 ;
  • Des champignons microscopiques, des genres Aspergillus et Pneumocystis, qui touchent particulièrement les sujets immunodéprimés.

 

En France, l’hiver 2023-2024 a été marqué par une hausse inhabituelle des cas de pneumonies provoquées par la bactérie Mycoplasma pneumoniae. Touchant particulièrement les enfants et les jeunes adultes, cette multiplication des cas a fait l’objet d’une surveillance renforcée de Santé Publique France.

 

Les pneumonies, une menace persistante

Les pneumonies peuvent se présenter sous des formes graves chez les sujets les plus fragiles, les personnes âgées, les sujets immunodéprimés, les personnes atteintes de maladies chroniques, les nourrissons et les jeunes enfants ou encore les femmes enceintes.

Les pneumonies sont associées à deux enjeux majeurs de santé publique :

  • Développer des moyens de prévention efficaces contre les pneumonies les plus fréquentes ;
  • Diagnostiquer et traiter de manière adaptée les pneumonies, notamment pour lutter contre l’antibiorésistance.

 

Plusieurs bactéries responsables de pneumonie présentent désormais des mécanismes de résistance aux antibiotiques. C’est le cas notamment de la tuberculose. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 410 000 personnes ont développé en 2022 une tuberculose résistante aux deux antituberculeux majeurs (l’isoniazide et la rifampicine). La mortalité de ces tuberculoses résistantes rejoint progressivement celle d’une tuberculose non traitée (entre 50 et 100 % de mortalité, alors que la mortalité moyenne d’une pneumonie varie entre 5 et 10 %). Et le phénomène de l’antibiorésistance progresse. Il s’étend désormais à de plus de plus de bactéries et de plus en plus de classes d’antibiotiques. Face à ce phénomène, deux moyens de lutte peuvent jouer un rôle clé : un meilleur usage des antibiotiques et la prévention des infections, en particulier grâce à la vaccination.

 

Un meilleur usage des antibiotiques et la vaccination, deux remparts contre la pneumonie

Il y a quelques années, il n’était pas rare qu’un patient se voit prescrire une antibiothérapie de 15 jours voire 3 semaines pour une pneumonie communautaire (pneumonie survenant en ville au contraire de la pneumonie survenant en contexte hospitalier). Au fil des années, les infectiologues ont montré qu’il était possible de réduire drastiquement la durée de l’antibiothérapie à 10 jours, puis 7, puis 5 et sans doute bientôt 3. Documenter l’infection, choisir un antibiotique à spectre le plus étroit possible, prescrire la posologie efficace et la durée la plus courte possible sont déterminants pour réduire le risque de développement d’une antibiorésistance.

Par ailleurs, la lutte contre les pneumonies dépend étroitement de la vaccination contre les agents pathogènes responsables. Plusieurs vaccins sont disponibles en France pour protéger contre les pneumonies :

  • Les vaccins contre les infections à pneumocoques, obligatoires chez tous les nourrissons nés depuis le 1erjanvier 2018 et recommandés chez les sujets immunodéprimés et les sujets fragiles. Cette année, deux nouveaux vaccins ont été mis sur le marché en France, Vaxneuvance®, vaccin à 15 valences, pour vacciner les jeunes enfants et Prevenar 20®, vaccin à 20 valences, pour vacciner les adultes avec une dose unique de vaccin ;
  • Le vaccin contre la tuberculose, recommandé pour certaines populations à risque, dès la petite enfance ;
  • Les vaccins contre les infections à Haemophilus influenzae de type b, obligatoires chez les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018 ;
  • Les vaccins contre les infections à VRS, disponibles depuis cette année, à la fois pour protéger les nourrissons (en vaccinant la femme enceinte en fin de grossesse) et pour protéger les sujets âgés ;
  • Les vaccins contre la grippe saisonnière et la Covid-19, recommandés chaque année à différentes catégories de population.

 

En France, environ 400 000 personnes contractent une pneumonie chaque année, dont 130 000 une pneumonie à pneumocoque. Si la couverture vaccinale chez les nourrissons est forte grâce à l’obligation vaccinale (95,7 % en 2022), elle n’est que de 8,1 % chez les sujets âgés de plus de 65 ans atteints de comorbidités (chiffre de 2011). Un chiffre largement insuffisant pour réduire l’incidence de ces infections chez les sujets fragiles !

Au programme de la conférence Pneumolight 2024, plusieurs thématiques clés ont été retenues :

  • L’essor de la pneumonie en Asie du sud-est ;
  • La résistance aux antibiotiques en Asie du sud-est ;
  • Le diagnostic des pneumonies ;
  • Le traitement des pneumonies ;
  • Les vaccins permettant de prévenir des pneumonies.

 

L’événement sera également l’occasion de mobiliser les acteurs de santé et les autorités de santé publique sur les enjeux sanitaires liés aux pneumonies. Pour l’occasion, partout à travers le monde et dans plusieurs villes de France, des monuments et sites historiques seront illuminés. À Lourdes par exemple, le donjon du Château-fort sera illuminé en bleu.

 

Sources

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