Journée Mondiale

8 novembre : Journée internationale de la radiologie

08/11/2024

La journée internationale de la radiologie (International Days of Radiology – IdoR) a été instaurée en 2012, pour mettre en lumière le rôle de l’imagerie médicale dans la médecine d’aujourd’hui et de demain. La date choisie est celle du 8 novembre, en référence à la découverte des rayons X par le physicien allemand Wilhelm Conrad Röntgen le 8 novembre 1895. Un temps fort organisé partout dans le monde et porté par de nombreuses sociétés savantes spécialisées dans l’imagerie médicale.

Derrière la radiologie, se cache tout l’univers de l’imagerie médicale

Le monde de la radiologie a beaucoup évolué au cours des dernières décennies, en lien avec l’essor des nouvelles technologies. Si les premières radiographies naissent au début du XXème siècle, grâce à la découverte de Röntgen – découverte récompensée par le Prix Nobel de Physique en 1901 -, il faudra attendre les années 1970 pour voir apparaître une technique devenue courante aujourd’hui, le scanner. Si le scanner utilise comme la radiographie les rayons X, elle n’est rendue possible qu’avec l’essor de l’informatique.

Les développements s’accélèrent à partir des années 1970, avec l’arrivée successive de nouvelles techniques :

L’échographie, basée sur les ultrasons ;
L’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), basée sur le champ magnétique associé aux ondes de radiofréquence.

La radiologie devient alors l’imagerie médicale. L’histoire de l’imagerie médicale ne s’arrête pas là et de nouvelles techniques vont se développer, avec par exemple :

La scintigraphie, examen d’imagerie nucléaire, basé sur l’utilisation d’un traceur radioactif de faible demi-vie ;
La tomographie par émission de positrons (TEP-scan), examen d’imagerie nucléaire, basée sur l’utilisation d’un radio-isotope fixé sur une substance du corps ;
L’IRM fonctionnelle, capable de visualiser les échanges d’oxygène entre le sang et les neurones dans les différentes régions cérébrales ;
Le scanner PET-CT, né de l’union de deux technologies, le scanner aux rayons X et le scanner à émission de positrons.

Au fil des années, ingénieurs, chercheurs et médecins allient leurs compétences pour développer des outils et des techniques d’imagerie médicale de plus en plus puissants et performants. En 2024, le Commissariat à l’Énergie Atomique et aux énergies alternatives (CEA) a dévoilé les premières images cérébrales obtenues avec l’IRM le plus puissant du monde à ce jour, doté d’un champ magnétique de 11,7 teslas. Ces images présentent un niveau de résolution jamais atteint jusqu’à lors, offrant des perspectives exploratoires et diagnostiques uniques.

L’imagerie médicale, à toutes les étapes de la prise en charge des patients

L’imagerie médicale est souvent perçue uniquement au travers de son importance dans le domaine du diagnostic. Différents examens d’imagerie sont en effet couramment utilisés – souvent même incontournables – pour le diagnostic de nombreuses pathologies, qu’elles soient aiguës ou chroniques, bénignes ou sévères. Mais l’imagerie médicale s’intéresse en réalité à toutes les étapes de la médecine moderne, de la prévention au suivi, en passant par le diagnostic et le traitement.

En prévention, l’imagerie est utilisée notamment pour le dépistage de certains cancers, comme la mammographie pour le cancer du sein, ou le scanner à faible dose pour le cancer du poumon. En thérapie, l’image est aujourd’hui indissociable du geste chirurgical dans de nombreuses interventions guidées par échographie ou scanner. Le recours à des traitements basés sur certains produits radiopharmaceutiques est conditionné à l’identification des patients éligibles grâce à des techniques d’imagerie, par exemple dans le cancer de la prostate.

L’imagerie est même considérée par les Entreprises du Médicament (LEEM) comme un accélérateur de l’innovation thérapeutique. Les dernières avancées en imagerie cérébrale permettent par exemple de décrypter certains mécanismes physiopathologiques à l’œuvre dans les maladies neurodégénératives, et ainsi de révéler de nouvelles cibles thérapeutiques. Ces techniques d’imagerie permettent également très précocement dans les essais cliniques de prédire la réponse des patients à certains traitements.

La radiologie à l’heure de l’avènement de l’intelligence artificielle

L’imagerie médicale a su tout au long de son histoire intégrer les progrès technologiques pour se développer et devenir de plus en plus performante et pertinente vis-à-vis des enjeux de santé. Le numérique en santé et l’intelligence artificielle ne devraient pas échapper à cette logique, d’autant plus que l’IA offre une multitude de perspectives intéressantes dans le domaine de l’imagerie médicale.

L’IA constitue pour les radiologues un outil puissant pour l’analyse des multitudes d’images collectées lors des scanners et des IRM. Les bénéfices attendus sont nombreux :

Des capacités d’analyses d’images hors normes ;
Une détection plus fine des lésions cellulaires et tissulaires, notamment tumorales ;
Une aide pour affiner les choix de traitement, en fonction des caractéristiques cellulaires et tissulaires.

Plusieurs outils sont d’ores et déjà déployés, par exemple pour le diagnostic :

Du cancer du sein ;
De l’embolie pulmonaire ;
Des accidents vasculaires cérébraux et des hémorragies intracrâniennes.

Au cours des prochaines années, les outils d’IA appliqués à l’imagerie médicale devraient voir leur nombre croître à un rythme important, sans pour autant remplacer l’œil aiguisé du radiologue. L’IA devrait initier l’écriture d’une nouvelle page dans le grand livre de l’histoire de la radiologie. La puissance apparente de l’IA suscite toutefois des inquiétudes de la part de certains professionnels de santé. Les algorithmes de chaque outil doivent être validés et testés avec des données réelles, afin de garantir leur sécurité et leur fiabilité. Comme le robot devient de plus en plus le compagnon du chirurgien au bloc opératoire, l’IA pourrait être demain le compagnon du radiologue pour le diagnostic, le traitement et le suivi des pathologies.

Sources