Journée mondiale du psoriasis

Au niveau mondial, la journée mondiale du psoriasis, organisée le 29 octobre, est portée par l’International Federation of Psoriasis Associations (IFPA), qui a choisi cette année pour thème “la famille”. En France, l’Association France Psoriasis lance à cette occasion sa nouvelle campagne de communication – destinée en particulier aux jeunes – et recherche des ambassadeurs pour combattre les idées reçues sur la maladie psoriasique et porter bénévolement la parole de l’association. 

Le psoriasis, une maladie cutanée face à des idées reçues bien tenaces

En 2023, l’association avait justement mené une enquête sur les idées reçues qui circulaient encore sur le psoriasis. Alors que 2,4 millions de Français sont touchés par cette maladie dermatologique chronique, 64 % des Français déclarent ne pas savoir ce qu’est le psoriasis. Et ce qu’ils croient savoir relèvent bien souvent de l’idée reçue. En voici 5 qui reviennent encore trop souvent : 

  • Le psoriasis est contagieux. FAUX, le psoriasis est d’origine inflammatoire, génétique et auto-immun. 
  • Le psoriasis est psychologique. FAUX mais 60 % pensent qu’il est d’origine psychologique. 
  • Le psoriasis se guérit. FAUX et pourtant 77 % des Français pensent qu’on peut la guérir. 
  • Le psoriasis ne fait pas mal. FAUX. 49 % des Français ne savent pas que le psoriasis est douloureux. 

Des idées reçues tenaces naissent malheureusement des préjugés qui portent atteinte à la vie sociale, sexuelle, affective et familiale des patients. Une autre enquête, menée en 2022, révèle par exemple que l’été est source de stress pour un patient sur trois. Près de 60 % des patients cachent leurs lésions cutanées sous des vêtements par honte de leur pathologie et ils sont à peu près aussi nombreux à craindre les moqueries. 

De tels chiffres démontrent l’importance d’informer et de sensibiliser le grand public sur le psoriasis. 87 % des Français seraient d’ailleurs en attente d’informations sur cette maladie, ses causes, ses symptômes et ses traitements. Ce besoin d’informations est également ressenti par les familles de patients, parfois démunies face aux symptômes et aux répercussions de la maladie de leur proche. 

Le psoriasis, à l’ère des biothérapies

Même si le psoriasis et le rhumatisme psoriasique restent aujourd’hui des maladies chroniques, des traitements existent et ces dernières années ont été marquées par l’essor des biothérapies. Lorsque les traitements locaux (dermocorticoïdes, kératolytiques, analogues de la vitamine D, …) du psoriasis deviennent insuffisants, un traitement systémique peut être nécessaire. Les médicaments disponibles agissent selon trois principaux modes d’action : 

  • Une action régulatrice du renouvellement cutané, avec l’acitrétine ;
  • Une action immunosuppressive, avec par exemple le méthotrexate ; 
  • Une action immunomodulatrice, avec les biothérapies. 

Au cours des dernières années, plusieurs biothérapies ont été mises sur le marché pour le traitement du psoriasis, des anti-TNF-alpha et des inhibiteurs d’interleukines (principalement les interleukines 17 et 23, connues pour être impliquées dans les mécanismes physiopathologiques du psoriasis). Plus récemment, est arrivé un inhibiteur de janus kinase, le deucravacitinib, doté d’une action immunosuppressive. 

Les biothérapies, généralement positionnées comme médicaments de seconde intention après le méthotrexate, constituent une formidable avancée thérapeutique pour les patients atteints de formes sévères de psoriasis et pour les patients atteints de localisations particulières de psoriasis (cuir chevelu, ongles, parties génitales, région palmo-plantaire), des formes  volontiers résistantes aux autres traitements. Ces médicaments permettent une nette amélioration des symptômes et de la qualité de vie des patients. À l’occasion de cette journée mondiale, le réseau de dermatologues RESO-dermatologie publie les résultats d’une enquête menée auprès des patients pour recueillir leurs attentes vis-à-vis des traitements. 77 % des patients vivant avec un psoriasis considèrent que la maladie a négativement impacté leur vie. 72 % attendent que leur traitement soit efficace sur la durée et 87 % aspirent à un traitement qui éviterait les rechutes. 

Toujours à la recherche de l’origine du psoriasis

Malgré les progrès thérapeutiques des dernières années, le psoriasis reste encore à ce jour une maladie incurable. Et pour cause, son origine précise n’est pas encore complètement élucidée par les chercheurs. Découvrir les causes exactes de la maladie pourrait ouvrir la voie vers la guérison. Un espoir pour les millions de patients concernés et leurs proches. 

La communauté scientifique et médicale continue à tenter de percer les mystères du psoriasis. Récemment des chercheurs français ont d’ailleurs fait une nouvelle découverte, en s’intéressant à l’hepcidine, une hormone qui régule la quantité de fer dans l’organisme. En travaillant sur des modèles animaux, ils ont mis en évidence le rôle clé de l’hepcidine dans le développement du psoriasis, au travers de la rétention du fer au niveau de la peau des patients. La rétention du fer pourrait contribuer au déclenchement de deux mécanismes physiopathologiques du psoriasis, d’une part la division des cellules de l’épiderme, et d’autre part le recrutement des neutrophiles. 

Le psoriasis, décrit et nommé pour la première fois en 1805 par Robert Willan, père de la dermatologie moderne, n’a décidément pas fini d’écrire son histoire. En attendant, lutter contre les idées reçues à l’occasion de la journée mondiale peut permettre à chacun de faciliter le quotidien des patients et de leurs familles. 

Sources

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