27 octobre : journée mondiale de la dépression

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 350 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression. La dépression, avec les troubles anxieux, est le trouble de la santé mentale le plus connu du grand public et le plus fréquent. C’est la première cause d’incapacité dans le monde. En France, environ 3 millions de personnes sont dépressives. Un chiffre qui semble évoluer à la hausse depuis quelques années. 

La dépression, un reflet de la santé mentale

Par sa fréquence, la dépression est un reflet de la santé mentale de la population. Elle affecte les hommes comme les femmes, à tous les âges de la vie, y compris dès l’enfance. Néanmoins, les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes. La dépression est une pathologie complexe, parfois difficile à diagnostiquer. Elle peut être liée à des événements particuliers, par exemple la dépression du post-partum ou la dépression de la ménopause. Elle peut aussi être la conséquence d’une pathologie cérébrale sous-jacente, notamment une tumeur cérébrale ou une pathologie neurodégénérative. Mais parfois, aucune cause spécifique n’est retrouvée et une susceptibilité individuelle est mise en avant. 

Dépression et anxiété, dépression et burn-out sont parfois difficiles à discerner et souvent étroitement liées. Sans diagnostic ni prise en charge adaptée, la dépression peut être à l’origine de conduites suicidaires. La dépression est donc un enjeu de santé publique majeur, d’autant plus depuis la pandémie de la Covid-19 qui a profondément marqué la santé mentale des Français et notamment des jeunes. 

La santé mentale des Français en berne

Rapidement pendant l’épidémie de la Covid-19 en France et dans le monde, les scientifiques et les médecins ont observé une augmentation significative des troubles dépressifs. Angoisse liée à la maladie, successions des confinements, privations de libertés, … la santé mentale des Français s’est dégradée avec la pandémie et la situation peine à revenir à son niveau antérieur. Les jeunes sont les plus touchés par ce phénomène, aggravé par les inquiétudes pesant sur l’avenir : 

  • Les conséquences du réchauffement climatique ;
  • Les inquiétudes sur la situation économique ;
  • Les conflits à travers le monde. 

Mais l’aggravation de la santé mentale en France a aussi révélé les difficultés d’accès aux soins psychologiques pour un certain nombre de Français. En réponse, a été mis en place en 2022 le dispositif Mon Psy, dispositif qui a été renforcé le 15 juin 2024. Ce dispositif permet de bénéficier aujourd’hui de 12 séances d’accompagnement psychologique remboursées par l’Assurance maladie. Il s’adresse aux adultes, adolescents et enfants de plus de 3 ans présentant des signes d’angoisse, de déprime ou de souffrance psychique. Inutile de consulter un médecin avant, il est désormais possible de contacter directement un psychologue, adhérent au dispositif.

 

Dépression, en parler pour être aidé !

La dépression n’est pas une simple déprime contrairement à certaines idées reçues. Elle peut affecter gravement tous les aspects de la vie de la personne, sa santé physique comme sa santé mentale. Elle doit absolument faire l’objet d’un repérage, d’un diagnostic médical et d’une prise en charge adaptée. Tous les acteurs de santé, mais aussi le grand public doivent être sensibilisés sur la dépression, pour agir chacun à leur niveau. 

Autre idée reçue, les antidépresseurs. Nombre de personnes hésitent à parler de leurs symptômes, par peur de se voir prescrire des antidépresseurs de manière systématique. Pourtant, dans les formes modérées à sévères de la dépression, ces médicaments sont essentiels pour soulager les symptômes et limiter les risques de conduites suicidaires. Au fil des années, de nouvelles classes d’antidépresseurs ont été mises sur le marché, avec des modes d’action plus ciblées et des effets secondaires mieux contrôlés. 

À l’inverse, la France reste l’un des pays les plus consommateurs de médicaments psychotropes dans le monde. D’après des données publiées par Santé Publique France en 2019, 16 millions de personnes, âgées de 11 à 75 ans, ont déjà pris des médicaments psychotropes. Et parmi les médicaments psychotropes, les plus utilisés sont les anxiolytiques, les hypnotiques et les antidépresseurs. Si une prise en charge adaptée de la dépression est nécessaire pour limiter les conséquences sur la santé, les antidépresseurs ne sont pas systématiques et les autorités de santé publique décrivent un mésusage voire un usage excessif des psychotropes dans différentes situations. Une prise en charge personnalisée doit être mise en place, axée sur la psychothérapie et des traitements pharmacologiques si nécessaire. Un accompagnement par une équipe pluriprofessionnelle permet de limiter la durée de la dépression, d’en atténuer la gravité et de réduire les risques associés. 

La dépression apparaît comme un sujet commun et tabou à la fois. La journée mondiale de la dépression, objet d’événements organisés un peu partout en France, est l’occasion d’en parler et de s’informer. Chacune et chacun peut un jour se retrouver confronté à la dépression, puisqu’on estime qu’une personne sur 5 connaîtra un épisode dépressif au cours de sa vie. La dépression n’est pas une fatalité, mais une pathologie qui peut être diagnostiquée et soignée grâce à une prise en charge adaptée. Il faut avant tout ne pas hésiter à en parler autour de soi et à un professionnel !

 

Sources

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