Octobre rose 2024 : 31 années d’engagement pour sensibiliser au cancer du sein

Chaque année depuis 31 ans, le mois d’octobre se pare de rose pour sensibiliser sur un enjeu majeur de santé publique, le cancer du sein. Rubans, affiches, bannières, fonds d’écran, boutiques, … le rose est partout ! Pour cette année 2024, la campagne d’information et de sensibilisation a pour slogan “plus fortes ensemble !”. Et comme chaque année, de nombreux événements sont organisés partout en France : conférences, expositions, courses, marches, …. 

 

Le cancer du sein, premier cancer féminin

D’après l’édition 2024 du Panorama des cancers, publié en septembre par l’Institut National du Cancer (INCa), le cancer du sein reste le premier cancer féminin, représentant 33 % des cancers féminins en 2023 (61 214 cas). Le cancer du sein est également la première cause de mortalité par cancer chez les femmes, avec 18 % des décès liés au cancer en 2021 (12 600 décès). Pourtant, la survie nette standardisée à 5 ans est de 88 % entre 2010 et 2015, soit une progression de la survie de 9 points par rapport à la période 1990-2015. Le cancer du sein se place ainsi à la troisième position en termes de survie nette, derrière le cancer de la prostate et le mélanome cutané. La mortalité liée au cancer du sein recule grâce aux progrès diagnostiques et thérapeutiques, mais son incidence continue à augmenter. 

Dans l’acceptation commune, le cancer du sein est un cancer féminin. Mais à la différence d’autres cancers exclusivement féminins, comme le cancer du col de l’utérus ou le cancer de la vulve, le cancer du sein peut aussi toucher des hommes. Moins de 1 % des cas concernent des hommes. Néanmoins, il est fondamental d’informer les hommes sur le cancer du sein, en particulier sur deux points : 

  • Les facteurs de risque, légèrement différents de ceux observés chez les femmes, par exemple l’exposition aux rayonnements, la cirrhose du foie ou le syndrome de Klinefelter ;
  • Les symptômes évocateurs à connaître : si les femmes sont sensibilisées à l’auto-palpation des seins, rares sont les hommes à surveiller leurs seins !

 

Octobre rose pourrait aussi être une occasion d’inclure les hommes dans les actions de sensibilisation sur le cancer du sein, le plus souvent centrées sur les femmes. 

 

Où en est la recherche sur le cancer du sein ? 

La recherche contre le cancer du sein a permis d’importantes avancées thérapeutiques. Si la chirurgie, avec la mastectomie (partielle ou totale), et la radiothérapie restent encore des pierres angulaires du traitement du cancer du sein, les thérapies pharmacologiques ne se limitent plus seulement à la chimiothérapie et à l’hormonothérapie. 

Ces dernières années ont été marquées par des progrès importants dans les techniques de radiothérapie, par le développement de nouvelles chimiothérapies – parfois avec une administration possible par voie orale -, et par l’arrivée des thérapies ciblées et de l’immunothérapie. Actuellement, les thérapies ciblées du cancer du sein comptent plusieurs classes thérapeutiques : 

  • Les inhibiteurs de cycline D-kinases CDK4&6, associés à l’hormonothérapie ;
  • Les inhibiteurs de PARP ;
  • Les anti-HER2 ;
  • Les immunothérapies ; 
  • Les inhibiteurs de tyrosine kinases. 

 

Ces biothérapies sont généralement réservées à des tumeurs avancées et/ou métastatiques ou des tumeurs associées à des pronostics plus défavorables en raison des caractéristiques tumorales. L’arrivée de ces nouveaux traitements constitue une avancée majeure pour la prise en charge de tous les cancers du sein. Néanmoins, des défis restent à relever dans les années à venir. 

La recherche sur le cancer du sein doit se poursuivre pour améliorer le dépistage, le diagnostic et le traitement de ce cancer. Au niveau du dépistage, les experts s’interrogent sur la pertinence d’une nouvelle technique, la mammographie par tomosynthèse (parfois appelée à tort la “mammographie 3D”) pour optimiser le dépistage précoce des tumeurs du sein. Plusieurs pistes de recherche sont également à l’étude pour améliorer le diagnostic du cancer du sein : 

  • Le recours à de nouvelles techniques d’imagerie, comme le PET-scan ;
  • L’identification de biomarqueurs caractéristiques de la tumeur ;
  • Le développement d’outils basés sur l’IA pour définir le traitement le plus adapté en fonction des caractéristiques de la tumeur ;
  • Un recours élargi aux signatures génomiques pour mieux cibler les traitements de chimiothérapie adjuvante. 

 

Et bien sûr, les chercheurs poursuivent leurs efforts pour développer de nouveaux traitements, plus ciblés, plus efficaces, et avec moins d’effets secondaires. 

 

Prévention et dépistage, deux axes majeurs de lutte contre le cancer du sein

Actuellement, 60 % des cancers du sein sont détectés à un stade précoce, associé à un pronostic plus favorable pour les patients. D’après les estimations, près de 20 000 cas de cancers du sein (soit environ un tiers des cas annuels) pourraient être évités chaque année, grâce à de simples mesures hygiéno-diététiques : 

  • Diminuer sa consommation d’alcool ;
  • Arrêter de fumer ;
  • Manger sainement, varié et équilibré ;
  • Pratiquer une activité physique régulière ;
  • Limiter la sédentarité. 

 

Sans oublier de se faire dépister ! Avant l’âge de 50 ans, les femmes sont incitées à consulter un médecin ou une sage-femme annuellement pour une palpation des seins et à apprendre la technique de l’auto-palpation des seins. Entre 50 et 74 ans, période à risque de développer un cancer du sein, la stratégie de dépistage organisée se base sur une mammographie et un examen clinique à effectuer tous les deux ans. Pourtant, la participation à ce dépistage, totalement pris en charge par l’Assurance maladie, n’a jamais atteint les objectifs de santé publique et est en baisse constante depuis 10 ans, avec un taux de participation de seulement 46.5 % sur les années 2022-2023. 

 

La reconstruction mammaire, un parcours long et complexe

Une étape reste particulièrement traumatisante pour de nombreuses femmes, la mastectomie. Une intervention qui concerne aussi les femmes à risque de développer un cancer du sein (mutation des gènes BRCA) et qui ont recours à une mastectomie préventive. 

La reconstruction mammaire doit être proposée à toutes les femmes avant même la mastectomie, car il est parfois possible de débuter la reconstruction dès la première chirurgie. Mais les femmes peuvent aussi opter pour un buste plat. À elles de choisir dans la majorité des cas (les contre-indications à la reconstruction sont limitées). D’après les estimations, moins d’une femme sur trois s’engage pourtant dans un parcours de reconstruction, parfois faute d’accès à l’information. L’INCa et la HAS ont développé une plateforme d’aide à la décision partagée pour informer et accompagner les femmes dans ce parcours. Une étape parfois essentielle après la fin des traitements anticancéreux. 

 

Sources

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