Le cœur, cet organe vital, sans doute le plus précieux dans l’acceptation commune, méritait bien d’avoir sa journée internationale, organisée tous les 29 septembre. En France, un million de personnes souffrent d’insuffisance cardiaque et vivent donc avec un cœur qui n’assure plus correctement sa fonction de pompe. Sans compter sur le poids des maladies cardiovasculaires sur la santé publique mondiale.
Les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité dans le monde
Le cœur et/ou les vaisseaux sanguins sont touchés par différentes pathologies aiguës ou chroniques : insuffisance cardiaque, fibrillation atriale, valvulopathies, coronaropathies, infarctus du myocarde, péricardite, endocardite, mort subite de l’adulte, …. Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans le monde, devant les cancers. Rien qu’en France, elles sont responsables de 400 morts par jour, soit un décès toutes les 3 à 4 minutes.
Même si les progrès dans le diagnostic et la prise en charge ont amélioré le pronostic des patients atteints de maladies et d’accidents cardiovasculaires, la mortalité reste élevée. La mortalité d’un arrêt cardiaque reste encore supérieure à 95 %. Un tiers des victimes a moins de 55 ans.
Face à ce risque, chacun peut agir à son niveau grâce à la prévention. Les maladies cardiovasculaires ne sont pas – à quelques exceptions près – une fatalité. Elles sont le plus souvent étroitement liées au mode de vie, et notamment à :
- L’alimentation ;
- L’activité physique ;
- La sédentarité ;
- Le tabagisme ;
- La consommation d’alcool ;
- Le stress.
Le cœur des femmes, un enjeu de santé publique
Longtemps, la mortalité cardiovasculaire a été considérée comme un problème de santé masculine. Désormais, les maladies cardiovasculaires sont devenues la première cause de mortalité chez les femmes.
Alors que le cancer du sein, premier cancer chez les femmes, fait l’objet d’une forte médiatisation, il faut savoir qu’une femme a quatre fois plus de risque de décéder d’une maladie cardiovasculaire que d’un cancer du sein.
Au fil des années, les femmes sont de plus en plus touchées par les maladies cardiovasculaires, en lien avec l’évolution de leur mode de vie. Mais l’imprégnation oestrogénique vient chez les femmes se surajouter aux facteurs de risque communs avec les hommes. Les femmes sont ainsi particulièrement exposées au risque cardiovasculaire à trois périodes de leur vie :
- La prise d’une contraception à base de dérivés d’œstrogènes ;
- La grossesse ;
- La ménopause.
Sans compter que face à la maladie cardiovasculaire, les femmes ne sont pas égales aux hommes. Persistent encore aujourd’hui des inégalités fortes dans la prévention, le suivi et la prise en charge entre les hommes et les femmes. Plusieurs paramètres expliquent cette situation :
- L’idée reçue selon laquelle les femmes ont un risque cardiovasculaire plus faible que les hommes ;
- Des symptômes souvent moins perceptibles chez les femmes dans les premiers stades de la maladie cardiovasculaire ;
- Des maladies cardiovasculaires spécifiques chez les femmes. Par exemple, 90 % des cas de dissection coronaire spontanée (SCAD) sont des femmes.
- Un dépistage et une prise en charge définis pour les hommes, sans tenir compte des spécificités féminines. Les études sur les pathologies cardiovasculaires n’incluent des femmes que depuis les années 1990.
Pour sensibiliser les femmes au risque cardiovasculaire, l’association “Agir pour le coeur des femmes” organise tout au long de l’année les journées du cœur des femmes. L’occasion partout en France de sensibiliser sur les enjeux liés à la santé cardiovasculaire des femmes. Autre initiative de l’association, Le bus du cœur des femmes, lancé en 2021. Ce bus permet d’aller au plus près des femmes – en particulier les femmes en situation de vulnérabilité -, de les informer et de leur proposer un dépistage gratuit.
Pour les femmes, un suivi cardiologique précoce et régulier est recommandé, surtout chez les femmes présentant des facteurs de risque.
Le challenge “50 marches par jour en chantant”
Du 1er juillet au 29 septembre, date de la journée internationale du cœur 2024, la fondation cœur et recherche organise un challenge, intitulé “50 marches par jour en chantant”. Pourquoi ce titre ? Parce que selon une étude publiée en septembre 2023, monter au moins 50 marches par jour réduirait le risque de maladies cardiovasculaires de 20 %.
La fondation lance ce défi à la fois sportif et musical à tous les Français, hommes et femmes, quel que soit leur âge, et les invite à ressentir les bénéfices d’une activité physique accessible au plus grand nombre. Chacun peut partager les photos et les vidéos de son défi sur les réseaux sociaux avec les hashtags #fondationcoeuretrecherche #50marchesenchantant #nomdelachanson.
Cette initiative, en marge de la journée internationale du cœur, a été labellisée le 18 juillet 2024 “grande cause nationale”, la promotion de l’activité physique et sportive ayant été définie comme grande cause nationale 2024, l’année de l’organisation des Jeux Olympiques à Paris.
Manger équilibré, bouger tous les jours, gérer son stress, dire non au tabac, préserver son sommeil, autant de gestes au quotidien pour individuellement prendre soin de son cœur et collectivement réduire le fardeau des maladies cardiovasculaires. Rien qu’en France, le coût des maladies cardiovasculaires représente près de 18 milliards d’€ par an.
Sources
- Chiffres clés. Fondation Coeur et Recherche. Consulté le 14 août 2024. https://www.coeur-recherche.fr/les-maladies-cardiovasculaires-en-chiffres-ifr2b55
- Maladies cardio-vasculaires des femmes : alerte rouge. Agir pour le coeur des femmes. Consulté le 14 août 2024. https://www.agirpourlecoeurdesfemmes.com/alerter/maladies-cardio-vasculaires/Maladies-cardio-vasculaires-des-femmes-alerte-rouge
- Les maladies. Fédération Française de Cardiologie. Consulté le 14 août 2024. https://www.fedecardio.org/je-m-informe/categorie-je-m-informe/les-maladies/