Parcs et jardins, un atout de santé publique pour les citadins

Connaissez-vous les bienfaits de la sylvothérapie, ces bains de forêt capables entre autres de redonner le moral aux citadins ? Ou encore le classement des villes où il fait bon vivre, largement influencé par la présence d’espaces verts en cœur de ville ? La présence de la nature, au travers d’espaces verts, dans un environnement de plus en plus urbanisé, semble avoir un impact déterminant sur la santé.

L’urbanisation croissante, un risque pour la santé publique

D’après les Nations Unies, 88 % des populations urbaines sont exposées à des niveaux de pollution de l’air supérieurs aux seuils fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En 2012, 3,7 millions de décès à travers le monde ont été attribués directement à la pollution de l’air. Une pollution déterminante dans la mortalité liée aux maladies non transmissibles, comme :

  • Les maladies cardiovasculaires ;
  • Les cancers ;
  • Les maladies respiratoires chroniques ;
  • Le diabète et les autres maladies métaboliques ;
  • Les troubles mentaux et neurologiques.

Avec le changement climatique, la pollution atmosphérique est l’autre défi majeur pour réduire le fardeau de ces pathologies, en particulier pour les populations vivant en zone urbaine, d’autant plus que l’urbanisation se poursuit à un rythme important dans le monde. En 2014, plus de la moitié de la population mondiale vivait dans les zones urbaines, un chiffre qui devrait s’élever à 66 % en 2050. Pour limiter l’impact de la pollution sur la santé physique et mentale de ces populations, deux axes sont déterminants, d’une part réduire le niveau de pollution et d’autre part augmenter le nombre d’espaces verts, de véritables poumons verts pour les villes !

 

Plus de végétation, moins de maladies

Depuis longtemps, les parcs, les espaces verts et les plans d’eau (rivières, fleuves, étangs, lacs, …) sont reconnus comme des espaces publics urbains importants pour le bien-être des habitants. De multiples études ont d’ores et déjà montré les bienfaits de ces espaces sur la santé publique. La dernière en date en France est une enquête menée par le cabinet Asterès pour le compte de l’Union nationale des Entreprises du Paysage (UNEP). Les enquêteurs ont repris les données de plus de 70 études ayant décrit les bienfaits des espaces verts sur la santé.

Rien qu’en 2023, les espaces verts auraient sauvé 22 000 vies en France et évité le développement de 275 000 pathologies, le plus souvent chroniques. Des pathologies affectant la santé physique comme la santé mentale. Augmenter de 10 % les espaces verts dans les villes, c’est permettre aux citadins de se sentir 5 ans plus jeunes. Les espaces verts seraient des moyens de prévention efficaces pour réduire la prévalence de nombreuses maladies :

  • Les douleurs dorsales (-34 %) ;
  • Les troubles de l’anxiété (-31 %) ;
  • La dépression (-25 %) ;
  • L’asthme (-23 %) ;
  • Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) (-17 %) ;
  • Les migraines (-15 %).

 

Comment les espaces verts améliorent-ils la santé ?

Si les bienfaits sur la santé des espaces verts ne semblent plus à démontrer, comment la végétation exerce-t-elle un effet positif sur la santé ? D’après les données publiées, les effets positifs sont à la fois ressentis par les populations, mais aussi objectivés par les professionnels de santé.

La présence d’espaces verts dans les villes offre plusieurs avantages en matière de santé :

  • Ils améliorent la qualité de l’air, en atténuant les polluants atmosphériques à courte durée de vie et en réduisant le taux de CO2. Certains grands arbres peuvent retenir jusqu’à 5,4 tonnes de CO2 par an et 20 kg de poussières par an ;
  • Ils offrent des îlots de fraîcheur lors des canicules. La présence d’espaces verts en ville peut réduire la température moyenne d’environ 2 °C ;
  • Ils incitent à la pratique d’activités sportives, comme la marche, le vélo ou la course à pied. Augmenter de 10 % les espaces verts, c’est multiplier par trois l’activité physique en cœur de ville ;
  • Ils réduisent le niveau de stress des citadins ;
  • Ils renforcent les liens sociaux au sein des communautés urbaines, offrant des espaces propices aux aires de jeux pour enfants, aux zones de pique-nique ou aux aires de repos.

 

Dans l’aménagement ou le réaménagement de zones urbaines, la création d’espaces verts est donc capitale pour préserver la santé des populations. Certaines études détaillent d’ailleurs quels sont les aménagements les plus pertinents, en particulier sur le choix des types de végétations. Et les initiatives se multiplient et se diversifient un peu partout, des vergers, des potagers, des jardins partagés, ….

Dans les grands projets urbains, des critères économiques sont parfois mis en avant pour limiter l’espace dédié aux espaces verts. Pourtant, les études montrent que les espaces verts sont également bénéfiques pour l’économie locale, en réduisant les factures énergétiques (notamment les coûts liés aux climatisations), en créant des emplois locaux dans le domaine du paysage, mais aussi en limitant le fardeau de l’urbanisation sur le système de santé.

 

Sources

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