10 au 16 juin 2024, Sauver sa peau !

Sauver sa peau

Le Syndicat National des Dermatologues Vénéréologues (SDNV) organise du 10 au 16 juin 2024 la 27ème édition de sa campagne estivale de prévention et de sensibilisation au dépistage ciblé des cancers de la peau, l’opération “Sauver sa peau 2024”. L’occasion de faire le point sur les messages essentiels de prévention et de dépistage des cancers de la peau, juste avant le début de l’été.

Les cancers cutanés, une hausse constante depuis les années 1980

Contrairement aux idées reçues, les cancers cutanés ne se résument pas aux seuls mélanomes, qui ne représentent que 10 % des cancers de la peau. Carcinome basocellulaire, carcinome malpighien, sarcome de Kaposi, carcinome à cellule de Merkel, … les cancers cutanés représentent une famille diverse, importante et fréquente de cancers.

Si les mélanomes cutanés restent une cause peu fréquente de cancers, entre 2 et 3 % de l’ensemble des cancers, ils sont les premiers en termes d’augmentation de fréquence. Depuis les années 1980, les cas de mélanomes sont en hausse constante, en lien avec une exposition croissante aux rayonnements ultraviolets.

D’après l’Institut National du Cancer, 17 922 nouveaux cas de mélanomes ont été recensés en France en 2023. Des cancers avec un fort potentiel métastatique, qui ont provoqué 1 980 décès en 2018. Entre 1990 et 2018, l’incidence des mélanomes a été multipliée par 5 chez les hommes et par 3 chez les femmes. La France et l’Europe de l’Ouest, avec une incidence de 19 cas pour 100 000 habitants, ne sont pourtant pas les zones géographiques les plus touchées, le record étant tristement détenu par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, avec 34 cas pour 100 000 habitants. En Australie, un nouveau cas de mélanome est détecté toutes les 30 minutes, et un nouveau décès toutes les 6 heures.

Du “Mélanome Day” à l’opération “Sauver sa peau”

Face aux cancers cutanés et plus particulièrement aux mélanomes, il est déterminant de sensibiliser le grand public sur la prévention et le dépistage. En 1998, est créé le « Mélanome Day », la Journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau, par le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV). Au cours de cette journée, les dermatologues volontaires proposaient une sensibilisation aux risques de cancer de la peau, ainsi qu’un dépistage gratuit et anonyme du mélanome.

Depuis 2017, le « Mélanome Day » a été remplacé par la semaine nationale de dépistage du cancer de la peau, qui se déroule en juin et est désormais marquée par une campagne de communication, intitulée “Sauver sa peau”.

Sur tout le territoire français, des acteurs engagés relayent la campagne digitale et la campagne d’affichage pour sensibiliser aux cancers de la peau. Localement, différents acteurs (instituts de santé, CPAM, groupements pharmaceutiques, …) proposent des campagnes de prévention, des ateliers de sensibilisation ou des actions de dépistage gratuit.

ABCDE, la règle à connaître pour auto-examiner sa peau

Face aux cancers cutanés, deux gestes de prévention sont essentiels : se protéger des rayons du soleil, dès la petite enfance et tout au long de la vie, et éviter les cabines de bronzage. Ces gestes doivent être connus de tous et font partie de l’éducation à la santé.

Dans tous les cas, et compte-tenu du fort potentiel métastatique des mélanomes, il est indispensable d’examiner ou de faire examiner régulièrement et minutieusement l’intégralité de sa peau. Pour les personnes à risque (antécédents de coups de soleil dans l’enfance, antécédents personnels et familiaux de cancers cutanés, phototype sensible, …), un auto-examen de la peau est recommandé tous les 3 mois. Face à la désertification médicale et à la pénurie de dermatologues sur l’ensemble du territoire, de nombreux Français sont amenés à surveiller eux-mêmes leur peau, sans oublier une seule zone du corps !

Pour examiner la peau et repérer une lésion suspecte, il faut connaître une règle, la règle ABCDE :

  • A pour Asymétrie : les deux moitiés du grain de beauté n’ont pas la même forme.
  • B pour Bords irréguliers : le contour du grain de beauté est inégal. Les bords peuvent être encochés, mal délimités, dentelés ou flous.
  • C pour Couleur non homogène : la couleur du grain de beauté n’est pas identique partout. Elle peut présenter des teintes brun clair, brune ou noire, mais aussi parfois bleue, grise, rouge, rose ou encore blanche.
  • D pour Diamètre : la taille du grain de beauté est supérieure à 6 mm de diamètre, soit la section d’un crayon.
  • E pour Évolution : l’aspect de la lésion varie dans sa taille, sa forme, sa texture ou sa couleur. Le grain de beauté peut démanger ou provoquer des picotements ou une sensation de brûlure.

Un grain de beauté à l’aspect anormal ou qui change de forme subitement. Une nouvelle tâche brune qui apparaît sur la peau. Des situations qui doivent interpeller et amener à consulter son médecin traitant et si possible un dermatologue. La téléconsultation peut être une solution si aucun dermatologue n’est disponible à proximité. 

À l’approche de l’été, des sorties à la plage, des balades à vélo, en bateau ou en montagne, il faut penser à protéger sa peau des effets nocifs du soleil, en portant des vêtements adaptés, des lunettes de soleil, en utilisant une protection solaire et en évitant les heures les plus chaudes de la journée !

Sources

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