14/9, ce n’est pas le score du dernier match de rugby gagné par l’équipe de France, mais les valeurs normales de la pression artérielle ! Avoir à plusieurs reprises des valeurs de pression artérielle supérieures à 14 cmHg (ou 140 mmHg pour la pression systolique) / 9 cmHg (ou 90 mmHg pour la pression diastolique) signifie être atteint d’hypertension artérielle. Le 17 mai 2024 sera la journée mondiale de l’hypertension artérielle, l’occasion de sensibiliser sur ce facteur majeur de morbidité et de mortalité.
L’hypertension artérielle, une maladie cardiovasculaire touchant un adulte sur 3 en France !
D’après Santé Publique France, 17 millions de Français seraient hypertendus, faisant de l’hypertension artérielle la maladie chronique la plus fréquente. Alors que son dépistage et son diagnostic sont très simples, 6 millions de personnes ignoreraient encore qu’elles souffrent d’hypertension artérielle. Alors que les indicateurs de prévalence, de dépistage et de contrôle se sont améliorés ces dernières années dans de nombreux pays, le dépistage reste encore insuffisant en France. Un dépistage qui repose simplement sur la mesure régulière de la pression artérielle, au moins une fois par an.
Un dépistage précoce de l’hypertension artérielle est déterminant pour contrôler la pression artérielle et donc réduire les risques associés, car l’hypertension artérielle reste le plus souvent silencieuse et évolue sournoisement. Si 1,6 millions de Français débutent un traitement antihypertenseur chaque année, moins de la moitié des sujets hypertendus ont reçu un conseil hygiéno-diététique au cours de l’année écoulée. Pourtant, ces conseils, comme celui de manger moins salé, suffisent parfois à contrôler la pression artérielle.
Même avec les traitements antihypertenseurs, seulement 25 % des patients ont une pression artérielle contrôlée, preuve des progrès qui restent à effectuer dans la prise en charge et l’accompagnement des patients.
À l’occasion de la journée mondiale de l’hypertension artérielle, des pharmacies et des établissements de santé proposent des tests de dépistage gratuits un peu partout en France. L’occasion de vérifier sa tension artérielle !
Derrière les chiffres de l’hypertension artérielle, se cachent ceux des accidents cardiovasculaires…
L’hypertension artérielle était en 2019 le premier facteur de risque de mortalité devant le tabac et le second facteur de risque en termes d’années de vie perdues en bonne santé. C’est le principal facteur de risque cardiovasculaire, dont le rôle est démontré dans la survenue d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou de thromboses veineuses ou artérielles. Mais l’hypertension artérielle est également pointée du doigt dans le développement de l’insuffisance rénale ou de certaines maladies neurodégénératives.
Prévenir et dépister l’hypertension artérielle est un enjeu déterminant de santé publique. Après un recul du dépistage et de la prise en charge pendant la crise sanitaire de la Covid-19, il est capital de renforcer le dépistage précoce de l’hypertension artérielle, notamment auprès des femmes.
La prévention doit également débuter dès le plus jeune âge, avec une éducation des enfants et des adolescents sur les bienfaits d’un mode de vie sain :
- adopter dès l’enfance une alimentation saine et diversifiée, riche en fruits et légumes frais, avec une consommation réduite d’aliments transformés et ultra-transformés ;
- limiter sa consommation de sel ;
- limiter sa consommation d’alcool ;
- pratiquer une activité physique régulière ;
- contrôler son poids corporel.
Réduire la prévalence de l’hypertension artérielle d’un tiers d’ici 2030
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), réduire la prévalence de l’hypertension artérielle partout dans le monde est une action prioritaire dans le cadre de la lutte contre les maladies non transmissibles. Elle avait fixé un objectif de réduire d’un tiers la prévalence de l’hypertension entre 2010 et 2030. Un objectif qui paraît encore difficile à atteindre à ce jour.
L’accès aux traitements antihypertenseurs constitue un point clé de la lutte contre l’hypertension artérielle dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Dans les pays à revenus élevés, comme la France, c’est le mode de vie, et plus particulièrement la consommation de sel, qui est dans le viseur de l’OMS. D’après les recommandations, il ne faudrait pas consommer plus de 5 g de sel chez l’adulte par jour. Une étude américaine menée entre 2021 et 2023 a même montré que la réduction de la consommation de sel permettait de mieux contrôler la pression artérielle, avec ou sans traitement antihypertenseur.
En France, les femmes consommeraient environ 7 grammes par jour, les hommes environ 10 grammes. À titre d’indication, une rondelle de saucisson ou une part de pizza renferment à eux seuls 1 g de sel. Du chemin reste donc à parcourir pour réduire notre consommation de sel, améliorer et contrôler notre pression artérielle. Des gestes essentiels pour préserver notre cœur, nos reins et notre cerveau !
Sources
- Hypertension artérielle en France : 17 millions d’hypertendus dont plus de 6 millions n’ont pas connaissance de leur maladie. Santé Publique France. Publié le 16 mai 2023. https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2023/hypertension-arterielle-en-france-17-millions-d-hypertendus-dont-plus-de-6-millions-n-ont-pas-connaissance-de-leur-maladie
- Hypertension artérielle. Dossier AMELI. Consulté le 8 avril 2024. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/hypertension-arterielle-hta
- Hypertension. Organisation Mondiale de la Santé. 16 mars 2023. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/hypertension