“La psychiatrie sauve des vies !”, une campagne pour promouvoir la psychiatrie

Crédit photo : Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP)

La psychiatrie est une discipline médicale de plus en plus boudée par les étudiants en médecine. Un phénomène observé depuis une dizaine d’années au niveau national et international, puisque cette tendance s’observe en France, mais aussi en Australie, au Canada ou encore au Royaume-Uni. Pourtant, la santé mentale est un enjeu majeur de santé publique. Un Français sur 5 est touché par une maladie mentale ou des troubles psychiques. Trois millions de Français sont atteints de troubles psychiques sévères. Le suicide est la première cause de mortalité entre 15 et 35 ans. 

Une campagne pour promouvoir la psychiatrie

La psychiatrie est une spécialité médicale, qui souffre encore de plusieurs idées reçues. Choix de dernier recours, choix par dépit, … et pourtant, d’après une enquête menée par l’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie (AFFEP) en 2021, 82 % des internes en psychiatrie indiquent que la psychiatrie était leur premier choix de spécialité. Certains se sont lancés dans les études de médecine uniquement dans la perspective de devenir psychiatre. 

Face aux idées reçues et au manque récurrent d’internes en psychiatrie, le Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP), l’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie et l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) ont lancé le 24 janvier 2024 la campagne « La psychiatrie sauve des vies ! ». L’objectif, clairement affiché, est double : 

  • Renforcer l’attractivité de la discipline auprès des jeunes et plus particulièrement des étudiants en médecine ;
  • Faire connaître la psychiatrie au grand public pour changer le regard des Français sur cette discipline et sur la santé mentale en général. 

Psychologue ou psychiatre ?

Dans le baromètre d’image du métier de psychiatre, réalisé par l’institut CSA pour le CNUP, 87 % des Français reconnaissent l’importance de la psychiatrie dans le secteur sanitaire et social. Mais ils sont également nombreux à ne pas savoir faire la différence entre un psychiatre, un psychothérapeute et un psychologue. 

Le psychiatre est un professionnel de santé, un médecin spécialisé en psychiatrie, alors que le psychologue, le psychothérapeute et le psychanalyste ont suivi des études de psychologie et ne sont pas des professionnels de santé. Le psychiatre est le seul habilité à poser un diagnostic psychiatrique. Il établit le diagnostic, organise la prise en charge (prescription et suivi des médicaments psychotropes, mise en place et réalisation des psychothérapies, recours éventuel à une hospitalisation) et réalise les psychothérapies. Le psychologue et le psychothérapeute sont habilités uniquement à effectuer les psychothérapies, en relais ou en complément du psychiatre. 

Le psychiatre est donc le médecin spécialiste des souffrances psychiques, des troubles du comportement, de l’anxiété, des addictions et des problèmes relationnels. Il est l’acteur clé de la santé mentale. 

Malgré ce rôle essentiel d’acteur de santé, 62 % des futurs médecins continuent à considérer la psychiatrie comme une spécialisation moins prestigieuse que d’autres spécialités, comme la chirurgie ou la pédiatrie. Une vision que la campagne #Choisir Psychiatrie a pour objectif de changer !

Psychiatre, un médecin spécialisé en santé mentale

Le cursus universitaire pour devenir psychiatre comprend 10 années d’études. L’étudiant franchit d’abord toutes les étapes du cursus des études de médecine, avant de se spécialiser en psychiatrie, en choisissant un DES (Diplôme d’Études Spécialisées) de psychiatrie. Il peut aller encore plus loin  dans la spécialisation, en se consacrant à : 

  • la pédopsychiatrie ;
  • l’addictologie ;
  • la psychiatrie de la personne âgée. 


Une fois devenu psychiatre, le champ d’exercice est large, de l’exercice libéral à l’hôpital, en passant par les équipes mobiles de psychiatrie, les unités d’hospitalisation spécialement aménagées pour les détenus (UHSA) ou encore les services de psycho-oncologie des centres de lutte contre le cancer. 

Si 88 % des futurs médecins considèrent comme captivant le métier de psychiatre, 37 % avouent que l’univers de la psychiatrie leur fait peur. Ces chiffres témoignent de la persistance des préjugés concernant cette discipline à la fois auprès du grand public et des futurs médecins. Sans doute aussi parce que la santé mentale elle-même est un sujet qui fait peur ! 

#Choisir Psychiatrie

La campagne “La psychiatrie sauve des vies” a été présentée le 24 janvier 2024 à Paris lors du Congrès de l’Encéphale. Elle s’appuie sur plusieurs canaux de communication :

  • Une affiche “La psychiatrie sauve des vies” ;
  • Un film illustrant l’utilité de la profession et mettant en lumière le rôle crucial de la psychiatrie en santé publique ;
  • Un site dédié Choisir Psychiatrie


Ce site internet présente les rôles et les missions de la profession de psychiatre. Il regroupe également de nombreux témoignages de cliniciens, sur la page
Les 1000 et 1 visages de la psychiatrie. Sur le site, il est possible d’accéder directement à différentes ressources concernant : 

  • L’offre de soins en santé mentale et en psychiatrie en France ;
  • Les différentes spécialités et les lieux d’exercice des psychiatres ;
  • Le cursus de formation pour devenir psychiatre ;
  • Les multiples débouchés de cette spécialité. 


Cette campagne de promotion du métier de psychiatre se déroule dans un contexte où les professionnels du secteur, les médecins, les psychiatres et les psychologues, multiplient les alertes auprès des autorités de santé publique sur la dégradation de la santé mentale des Français. Une santé mentale qui s’est dégradée avec la crise sanitaire de la Covid-19 et qui peine à s’améliorer depuis. Les professionnels déplorent un accès inéquitable aux structures de soins et une offre de soins inadaptée aux enjeux actuels !

➜ Pour en savoir plus sur la santé mentale, découvrez le site Psycom, une ressource publique nationale. 

Sources : 

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