L’action du gouvernement pour les patients en ALD

En mars dernier, François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention a annoncé le lancement d’un plan d’actions de grande envergure pour mieux accompagner et faciliter la prise en charge des patients souffrant de maladies graves et/ou chroniques.

Le médecin traitant : maillon indispensable dans l’accompagnement des personnes en ALD

Pour cela, le ministère et l’Assurance Maladie placent le médecin traitant au cœur de leurs démarches. En effet, le ministère décompte 714 000 personnes en affection de longue durée (ALD) n’ayant pas déclaré de médecin traitant, alors qu’ils sont ceux qui ont le plus besoin d’un accompagnement personnalisé.

La cause : la désertification médicale croissante, ainsi qu’une population en ALD en augmentation . En effet, le vieillissement de la population entraîne une hausse des diagnostics de certaines maladies chroniques, comme le cancer ou l’arthrose.

Un plan d’actions en collaboration sur plusieurs mois

Pour y remédier, ce plan collectif, mené avec l’Assurance Maladie se base sur 3 principes clé :

  • Le respect du principe du libre choix du patient
  • Le respect du libre exercice du médecin et du choix de sa patientèle,
  • Et le respect de la spécificité de chaque territoire.


De ces grands principes découlent les grandes étapes opérationnelles de ce plan, qui s’étalent sur plusieurs mois.Depuis mars, l’Assurance Maladie contacte tous les patients souffrant d’une affection de longue durée sans médecin traitant attitré. Elle les questionne sur leur intérêt pour un service de recherche et de mise en relation avec un médecin généraliste.

Depuis avril, c’est au tour des médecins d’être contactés. L’Assurance Maladie leur transmet de façon sécurisée la liste des patients en ALD qu’ils reçoivent régulièrement sans être leur médecin traitant.
En premier lieu, le plan vise les généralistes ayant reçu un patient en ALD au moins trois fois durant l’année écoulée. S’ils acceptent de devenir leur médecin traitant, ils pourront alors bénéficier de la valorisation du forfait patientèle médecin traitant, soit une valorisation, en plus du tarif de la consultation, de 70€ par an et par patient ALD de plus de 80 ans et 42€ par patient de 80 ans.

À partir du mois de juin, deux nouvelles actions sont mises en place de façon simultanée et coordonnées.
D’un côté, les caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) se rapprochent de leurs médecins généralistes pour leur proposer de devenir médecin traitant de patients en ALD.
De l’autre, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) volontaires recevront quant à elles les informations des patients en ALD de leur territoire.
L’objectif étant de définir le nombre de patients concernés et le nombre de médecins intéressés.

Une feuille de route ambitieuse… mais payante ?

Ce véritable “travail de fourmi, mesure, quasiment patient par patient car chaque cas et chaque territoire est unique », selon François Braun.
Le ministre va plus loin, en assurant qu’il s’agit de la plus grosse campagne ‘d’aller-vers’ de l’histoire, exception faite de la période du COVID-19.

Il faut dire que le gouvernement est attendu. Dans le cadre du Conseil national de la refondation, l’exécutif s’était engagé à l’automne à ce que chaque Français qui le souhaite ait un médecin traitant « d’ici à la fin du quinquennat ».
Il reste cependant prudent sur les résultats, arguant notamment que de nombreux médecins sont déjà débordés.

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