Impact de l’inflation sur les achats de médicaments OTC

L’inflation, un phénomène économique mondial, a des répercussions sur tous les secteurs, y compris la santé. Une étude récente menée par l’Ifop pour Biogaran révèle comment l’inflation affecte les achats de médicaments OTC (Over The Counter) en France.

L’explosion des achats de médicaments OTC

Tout d’abord, l’étude révèle que l’achat de médicaments OTC a explosé en France. En effet, 88% des Français ont déjà acheté des médicaments sans ordonnance, alors que ce chiffre s’élevait à 58% en 2002. Cette augmentation massive s’explique par plusieurs facteurs.

Les raisons de l’achat de médicaments OTC

Si la première raison d‘achat de médicament sans ordonnance est la présence de symptômes bénins qui ne nécessitent pas de rendez-vous médical (à 79%), il est inquiétant d’observer que pour près de six acheteurs sur dix, le temps d’attente pour avoir un rendez-vous médical, jugé trop long, est la cause de l’achat (57%). Plus préoccupant encore, près d’un acheteur sur trois (29%) évoque le manque de moyens financiers pour avancer les frais d’une consultation chez le médecin, ce chiffre montant à 43% chez les 18-24 ans.

Les critères d’achat : le prix en tête OTC

Lorsqu’ils achètent des médicaments OTC, les Français sont guidés par trois critères principaux : la connaissance du produit (88%), les conseils du pharmacien (83%) et le prix (70%).
L’expertise des pharmaciens est donc largement reconnue et valorisée par les acheteurs, jusqu’à placer leur avis avant le critère de prix, et très loin devant la marque, citée uniquement dans 38% des cas. Cependant, cet aspect est à nuancer. En effet, si le critère prix n’est pas déterminant sur l’ensemble de la population, il l’est très largement (85%) pour les individus dont le revenu mensuel est inférieur à 1 000 €.

Les médicaments OTC n’échappent pas à la loupe anti-inflationtête OTC

Dans un contexte d’augmentation générale des prix, les Français déclarent faire de plus en plus attention aux prix des médicaments qu’ils achètent : 77% y sont attentifs contre 67% en 2009.
Parmis ceux qui sont très attentifs au prix, 47% estiment que l’impact de l’inflation sur leur niveau de vie est très important et il s’agit plutôt des ménages les plus pauvres (40% de la catégorie pauvre sont très attentifs aux prix contre 35% de la catégorie modeste et 27% de la catégorie moyenne).

La préférence pour les médicaments équivalents moins chers

Face à ces préoccupations, 88% des Français se disent prêts à privilégier des médicaments équivalents aux grandes marques mais dont le coût est moins élevé. Là aussi c’est dans les ménages où l’inflation est la plus impactante et dans les catégories les plus pauvres que l’on retrouve le plus de personnes en accord avec cette proposition : 50% des personnes qui estiment que l’impact de l’inflation sur leur niveau de vie est très important, pourraient certainement acheter des médicaments de qualité équivalente aux grandes marques mais moins chères ; et 47% des catégories pauvres.

Le renoncement aux médicaments non remboursés

Le renoncement à l’achat de médicaments non remboursés est un phénomène qui touche six Français sur dix. Au cours des quinze dernières années, ce taux a nettement augmenté. Si aujourd’hui 61% des personnes interrogées déclarent avoir déjà renoncé à acheter certains produits en raison de leur prix, ils n’étaient que 36% en 2009, soit une augmentation de 25 points en 14 ans.

Le rôle des laboratoires pharmaceutiques face à l’inflation

L’inflation n’épargne donc aucun domaine, y compris la santé et les médicaments sans ordonnance. Face à cette réalité, un questionnement se pose : quel rôle les laboratoires pharmaceutiques doivent-ils jouer ?

La guerre des prix entre les laboratoires est plus que jamais d’actualité, cependant, ces acteurs clés ont un rôle à jouer pour proposer des alternatives abordables et répondre à la demande croissante de médicaments sans ordonnance.

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