La prévention : un enjeu de santé dont se saisit le gouvernement

Comme pour répondre à l’adage « Mieux vaut prévenir que guérir », le gouvernement a mis en œuvre en 2018 le plan Priorité prévention. Un sujet sur lequel la France accuse un certain retard par rapport à ses voisins. En effet, là où seulement 2% du budget de l’État est dédié à la prévention, nos voisins y consacrent en moyenne 3%.

Pour rattraper ce retard, le gouvernement prévoit pour 2023, un certain nombre de mesures, parmi lesquelles la mise en place de bilans de santé complets à 3 âges clés de la vie.

Des consultations gratuites pour accompagner les moments clés d’une vie

La prévention se joue à tous les âges avec des points de préoccupations différents pour chacun des moments de la vie. Les examens de santé pour les enfants ont ainsi été déjà étendus en 2022.
Si on compte toujours 20 consultations gratuites pour les plus jeunes, celles-ci se déroulent désormais sur les 16 premières années d’un enfant contre les 6 premières auparavant. De cette façon, les jeunes peuvent bénéficier d’un suivi jusqu’à l’adolescence.

Pour 2023, cette offre de visites médicales gratuites va s’étendre à d’autres générations. Prévus au projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023, ces rendez-vous seront proposés à 25, 45 et 65 ans. Ils donneront la possibilité de faire un point sur la santé physique et mentale et de mettre en place, si besoin, les soins appropriés. Pourquoi ces tranches d’âge ? Parce que ce sont des âges clés dans les actes de prévention :

  • 25 ans, l’entrée dans la vie active. L’occasion de faire le bilan sur les vaccins et l’activité physique. Ce rendez-vous médical vise aussi à discuter de l’importance d’avoir un médecin traitant, d’aborder d’éventuelles addictions ou des difficultés rencontrées au moment du passage dans la vie professionnelle ;
  • 45 ans, un âge charnière. Le bilan de santé proposé a pour ambition de faire le point encore une fois sur l’activité physique, de repérer certains troubles de la santé mentale ainsi qu’encourager le dépistage de maladies cardiovasculaires, cancers du sein, du côlon, ou de la prostate ;
  • 65 ans, l’heure du départ à la retraite. Pour certains, cette consultation de santé pourra être envisagée comme une fenêtre d’expression sur les conséquences psychologiques liées au passage de la vie active à la retraite. C’est également le moment d’aborder des sujets de la perte d’autonomie, et encore une fois du dépistage des cancers et de toutes les maladies qui peuvent être prévenues.

La nécessité de prévenir

En donnant un nouvel élan au volet prévention du système de santé français, le gouvernement entend mettre tout en œuvre pour rattraper le retard que connait notre pays en la matière. L’ambition affichée : passer d’une logique curative à une logique préventive, soit prévenir plutôt que guérir. L’idée est également de pouvoir réduire les inégalités sociales de santé en proposant à toute la population des rendez-vous de bilans gratuits, tout autant que l’accès gratuit à certains soins et examens. En effet, outre ces consultations à ces 3 âges pivots, la loi de financement de la sécurité sociale prévoir aussi pour 2023 :

  • Le dépistage sans ordonnance des infections sexuellement transmissibles avec un remboursement complet pour les moins de 26 ans ;
  • L’accès gratuit et sans ordonnance à la contraception d’urgence pour les femmes (pilule du lendemain) ;
  • L’octroi de nouvelles compétences de prescription vaccinale aux pharmaciens, aux infirmiers, et aux sages-femmes ;
  • Le renfort de la lutte contre le tabagisme avec notamment l’augmentation du prix du tabac.
 

En termes de mesure de performance, les résultats concrets de ces nouvelles mesures de prévention ne seront pas évaluables avant 10 ou 15 ans, mais l’enjeu essentiel est d’initier dès à présent cette nouvelle démarche pour réduire les couts de santé publiques générés par des maladies chroniques potentiellement évitables et assurer un mieux vieillir à l’ensemble de nos concitoyens.

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