Le 20 juin dernier, la Caisse nationale de l’Assurance maladie a lancé “Data pathologies”, une plateforme open data ouverte aux professionnels comme au grand public. Avec des millions de données collectées sur la prise en charge des pathologies en France, ce sont les chercheurs, acteurs de la santé, décideurs publics, entreprises de santé, journalistes qui se voient ravis d’accéder gratuitement à un tel outil.
Data pathologies : la Cnam poursuit son ouverture en matière de données de santé
Après le lancement de l’espace numérique de santé « Mon espace santé », Data pathologies est une nouvelle révolution. Cette plateforme compile les résultats de la « cartographie médicalisée des dépenses ». Ce travail est réalisé chaque année par la Caisse nationale de l’Assurance Maladie qui trie, croise un extraordinaire volume de données de facturations pour en tirer des conclusions quant à la prise en charge des pathologies, des traitements chroniques ou épisodes de soins en fonction des territoires. Un travail fastidieux dont les résultats n’étaient jusqu’à présent pas disponibles en accès libre. C’est aujourd’hui chose faite avec Data pathologies.
La plateforme permet désormais un accès simple et intuitif aux résultats de l’année 2020 qui reposent sur les données de 66,3 millions de personnes, pour un montant global de dépenses de 168 milliards d’euros. Pour obtenir ces résultats, plus de 1,5 milliard de feuilles de soins ont été analysées par les experts de la Cnam entre 2015 et 2020.
Data pathologies : un travail de précision pour des données enrichies et plus lisibles
L’essence de ce travail réalisé par les analystes de la Cnam réside donc dans l’interprétation des factures de soins. Pour comprendre comment ça marche, il faut imaginer que les informations anonymisées de ces factures remontent toutes dans le Système National des Données de Santé (SNDS). Des algorithmes sont ensuite capables d’identifier les pathologies en distinguant entre autres :
- Les affections de longue durée ;
- Les diagnostics codés lors de séjours hospitaliers pour la tarification du séjour ;
- Les médicaments spécifiquement délivrés pour le traitement de certaines pathologies.
Pour rendre les informations plus accessibles, mais aussi plus lisibles, le choix a été fait de les présenter sous la forme d’infographies interactives. Avec un accès aux résultats de 2020, mais aussi des 5 années précédentes (de 2015 et 2020), il est possible de visualiser facilement l’évolution des dépenses de santé et des pathologies.
Pour naviguer sur la plateforme, il est possible d’utiliser plusieurs entrées :
- L’entrée par pathologies regroupe 57 pathologies, traitements chroniques et épisodes de soins comme le cancer, le diabète, la maternité, l’insuffisance cardiaque… ;
- L’entrée par territoires favorise un regard régional et départemental. Il est aussi possible de comparer les territoires à la situation nationale ;
- Des recherches par critères (âge, sexe, effectifs, dépenses…) peuvent également être effectuées.
Même si la mise en place de cette plateforme n’a pas été pensée que pour les acteurs de la santé et notamment les entreprises de santé, ce nouvel outil pourrait bien s’avérer précieux pour les industries de la santé. Elles pourraient s’en servir pour faire progresser leurs projets, en développer de nouveaux en étudiant, par exemple, l’évolution de certaines pathologies chroniques. Cette nouvelle plateforme marque également une fois de plus la transition actuelle vers une santé numérique.