Odysight, un serious game remboursé par l’Assurance Maladie

Le 9 mars 2022, Tilak Healthcare, créatrice de jeux mobile médicaux ludiques destinés au suivi de patients atteints de maladies chroniques, lançait l’application OdySight. Cette application mobile, dotée de modules médicaux, est recommandée pour la télésurveillance rapprochée de patients atteints de maladies chroniques ophtalmiques. Et fait inédit, il s’agit du premier serious game du genre entièrement remboursé par l’Assurance Maladie dans le cadre du dispositif de l’article 51 sur l’innovation.

Odysight, par Tilak Healthcare

Odysight, un jeu vidéo médical

La transformation numérique  gagne du terrain dans le secteur médical et les innovations fleurissent en matière de dispositifs médicaux. OdySight en est un des meilleurs exemples. Cette application propose ainsi des tests visuels et des jeux à visée thérapeutique dont l’objectif est de suivre l’état de santé des patients touchées par des pathologies oculaires comme la DMLA par exemple.

L’application OdySight a été développée par José-Alain Sahel, fondateur de l’Institut de la Vision et chef du département d’ophtalmologie à l’Université de Pittsburgh School of Medicine, et Édouard Gasser, actuel CEO de Tilak Healthcare. Ce dernier est également un ancien directeur de studio chez Gameloft, une entreprise française à qui l’on doit de nombreux grands succès de jeux mobile. Cette association marque à quel point le monde de la santé et celui du numérique sont aujourd’hui liés.

L’article 51 : une ouverture pour l’innovation santé

Odysight est distribué sous forme d’abonnement au prix de 265 euros par an. L’application est remboursée à 100% par l’Assurance Maladie au titre de l’Article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale.

Créé en 2018, l’Article 51 est un dispositif réservé aux innovations participant à l’amélioration du parcours de soins des patients et à l’efficacité du système de santé. Concrètement, lorsqu’un porteur de projet souhaite bénéficier de ce dispositif, il doit commencer par rédiger une lettre d’intention. Il y communique à l’ARS les premiers éléments du projet : nature et objectifs de l’expérimentation, impact attendu sur les organisations, le modèle économique envisagé. S’en suivront des négociations entre le porteur du projet, les caisses d’assurance maladie, le ministère et les ARS pour se mettre d’accord autour d’un cahier des charges. Une fois le projet validé, environ 1 an et demi après le dépôt de la demande, la Sécurité sociale finance le projet pendant deux ans en autorisant son remboursement. Pendant cette période, le projet est également évalué. Si l’expérimentation est concluante, l’entrée dans un système de remboursement de droit commun pourra être envisagée.

L’article 51 offre donc une possibilité pour un certain nombre d’applications d’entrer au moins en expérimentation. Si le remboursement d’une application telle que Odysight est aujourd’hui une première, il y a fort à parier que très rapidement de nombreuses innovations devraient pouvoir en bénéficier. Et espérons que dans un avenir proche, les solutions de télésurveillance comme Odysight pourront être remboursées et avoir un parcours défini comme les médicaments et les dispositifs médicaux.

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