Le 27 novembre 2018, était organisée en France la première édition du Giving Tuesday – un événement importé des USA -, devenue depuis la journée mondiale de la générosité et de la solidarité. Le thème de l’année 2024, “libérez votre générosité pour changer le monde !”. Une générosité qui concerne aussi le monde de la santé.
Générosité et solidarité, deux valeurs fortes de la santé en France
Le #Giving Tuesday 2024 est soutenu en France par la Fondation de France, la Fondation Carasso et le Ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse. Cet événement ne concerne pas uniquement le domaine de la santé, puisqu’il incite toutes celles et tous ceux qui le souhaitent à donner du temps, de l’argent, des objets, de la nourriture, du sang, des compétences ou de la voix.
En santé, la solidarité et la générosité sont des thèmes forts. La solidarité est notamment l’un des principes fondateurs de la Sécurité Sociale et donc de l’ensemble de notre système de protection sociale. La générosité fait appel aux dons, qui sont multiples dans le domaine de la santé :
- Le don de sang, mais aussi de plasma, de sang de cordon, de plaquettes, de tissus ou d’organes ;
- Le don de son temps, quand on s’implique dans une association de patients, dans un essai clinique, dans un essai de sciences participatives ou encore quand on aide un proche malade ;
- Le don d’argent pour toutes les causes et organismes qui font appel aux dons pour faire avancer la recherche, la connaissance et les thérapeutiques.
La générosité et la solidarité sont ainsi des piliers de notre santé, et les Français semblent l’avoir bien compris. En 2019, d’après les chiffres de France Générosités, la générosité représentait en France 8,5 milliards d’€, tous domaines confondus.
Une recherche médicale largement financée par les dons
Difficile de lister tous les organismes – fondations, associations, instituts, … – qui sollicitent des dons pour faire avancer la recherche et la santé. La recherche biomédicale et clinique dépend en partie de la générosité du grand public et des entreprises pour financer de nouveaux projets de recherche ou de nouveaux essais cliniques. Si certains organismes comptent tout au long de l’année sur les dons, d’autres choisissent d’organiser de grands événements pour susciter la générosité, mais aussi pour informer et sensibiliser sur des grands enjeux de santé publique. Citons notamment le Téléthon et le Sidaction.
Le Téléthon 2024 est organisé les 29 et 30 novembre 2024, toujours avec le même objectif, recueillir des dons pour faire avancer la recherche sur les maladies rares. Générosité et solidarité sont justement au cœur de l’événement de l’AFM-Téléthon, créé en 1987 par deux pères d’enfants atteints de la myopathie de Duchenne. Cet événement est marqué par une émission de télévision en direct pendant 30 heures, mais aussi par la mobilisation de nombreux Français partout sur le territoire pour organiser des exploits sportifs (traversées en slackline, ascension d’un sommet) ou des réalisations hors normes (la plus longue tarte du monde ou une écharpe de plus de 3 kms). En 2023, plus de 80 millions d’€ ont été collectés lors du Téléthon.
Le Sidaction 2024 – la 30ème édition du Sidaction – s’est déroulé sur 3 jours en mars 2024 et a permis de collecter près de 4 millions d’€ de dons. Trois jours destinés aussi à informer et à sensibiliser sur l’infection par le VIH et la maladie SIDA. Même si l’épidémie tend à stagner depuis quelques années, les efforts doivent se poursuivre, car les chiffres restent en-dessous des objectifs fixés par ONUSIDA pour l’horizon 2020. La recherche est indispensable pour mieux comprendre la physiopathologie de cette infection et aussi pour réussir à développer des thérapeutiques et un vaccin efficace.
S’impliquer dans la recherche, grâce à la science participative
La multiplication des organismes faisant appel aux dons pour financer la recherche amène une question : quelle part de la recherche médicale est financée grâce à la solidarité et à la générosité ? À titre d’exemple, les dons privés représentent 39 % des financements de la recherche en oncologie en France. La Fondation pour la Recherche Médicale, premier financeur caritatif généraliste de la recherche médicale française, a financé près de 400 projets de recherche en 2023, pour un budget global de 49 millions d’€. Grâce à leur solidarité et leur générosité, les Français sont ainsi des acteurs clés de la recherche médicale.
Mais les Français peuvent aussi choisir de s’impliquer autrement, notamment en participant eux-mêmes aux projets de recherche. Différents projets de recherche font appel aux Français pour faire avancer les connaissances. Citons par exemple :
- L’étude de cohorte Nutrinet, qui intègre plus de 100 000 adultes volontaires, a pour objectif de mieux comprendre les liens entre la santé et la nutrition ;
- La communauté de patients Compare, une e-cohorte de plus de 55 000 patients souffrant d’au moins une maladie chronique est associée à une plateforme de recherche collaborative visant à optimiser l’accompagnement des patients ;
- Le projet French Gut, projet de sciences participatives, ambitionne de collecter le microbiote fécal de 100 000 Français adultes, pour mieux comprendre l’importance du microbiote et découvrir de nouvelles thérapies contre certaines maladies chroniques.
La générosité et la solidarité en santé peuvent ainsi s’exprimer de diverses manières, toutes basées sur le don de soi pour faire avancer la recherche médicale.
Sources
- France Générosités. Chiffres clés de la générosité. Consulté le 26 novembre 2024. https://www.francegenerosites.org/chiffres-cles/
- Infodon. L’impact des dons pour la recherche médicale. Consulté le 26 novembre 2024. https://infodon.fr/pourquoi-donner/etudes-sur-les-impacts-des-dons/impact-des-dons-pour-la-recherche-medicale/