Journée mondiale du VIH

Depuis 1988, chaque 1er décembre est la Journée mondiale du VIH, le Virus de l’Immunodéficience Humaine, responsable du SIDA. À l’approche de cette journée, l’ONUSIDA a publié un rapport, dont le message principal est “suivons le chemin des droits pour mettre fin au SIDA”, insistant sur le nécessaire respect des droits de l’homme pour faire reculer l’épidémie. Pour atteindre les objectifs fixés par l’ONUSIDA pour 2030 (mettre un terme au SIDA en tant que menace pour la santé publique mondiale), des efforts restent à faire. 

 

Où en est l’épidémie en 2024 ?

Le rapport de l’ONUSIDA renseigne les chiffres clés de l’épidémie de SIDA à ce jour. 39,9 millions de personnes vivent actuellement avec le VIH dans le monde, parmi lesquelles 9,3 millions n’ont toujours pas accès à un traitement antirétroviral. En 2023, 630 000 décès liés au SIDA  (le chiffre le plus bas depuis 2004) ont été recensés dans le monde et 1,3 millions de personnes ont découvert leur séropositivité.

Si dans les pays industrialisés, on observe une tendance à la baisse des indicateurs, les disparités entre les régions du monde restent majeures. Ainsi, dans au moins 28 pays, le nombre de nouvelles infections par le VIH continue à augmenter. Et les inégalités se retrouvent également entre les hommes et les femmes. Dans au moins 22 pays d’Afrique australe et orientale, les femmes de 15 à 24 ans ont un risque triplé de vivre avec le VIH par rapport aux hommes du même âge. 

Pour modifier le cours de l’épidémie, il est nécessaire de réduire ces inégalités entre les pays du monde et entre les sexes. L’accès aux moyens de prévention, au dépistage et aux traitements antirétroviraux doit être élargi à toutes et à tous à travers le monde. 

 

Multiplier les opportunités de dépistage

D’après le bulletin de santé publique VIH-IST de Santé Publique France, publié en novembre 2023, entre 4 200 et 5 700 personnes en France ont découvert leur séropositivité en 2022, un chiffre en augmentation par rapport à l’année précédente. Sur la période de 2012 à 2022, on observe une baisse du nombre de découvertes de séropositivité entre -11 et -21 %, en particulier chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Une tendance sans doute liée au recours croissant à la prophylaxie pré-exposition (PrEP). 

Le dépistage de l’infection par le VIH reste un enjeu majeur à double titre : 

  • Dépister les personnes qui ignorent leur séropositivité pour réduire le risque de transmission du virus à d’autres personnes ;
  • Initier un traitement antirétroviral le plus précocement possible après le début de l’infection pour optimiser son efficacité.

 

Au fil des années, les dispositifs se sont multipliés pour élargir les possibilités de dépistage. Depuis 2016, les autotests VIH sont disponibles en pharmacie, un dispositif élargi à certaines associations depuis la pandémie de la Covid-19. Depuis le 1er janvier 2022, le dispositif VIHTest permet à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de se faire dépister dans un laboratoire d’analyses médicales sans ordonnance et avec une prise en charge à 100% par l’Assurance maladie. Ce dispositif connaît un succès grandissant, puisque la part des tests réalisés sans ordonnance est passée de 5 % en 2022 à 15 % en 2023. Ce dispositif semble notamment bien connu des adultes âgés de 40 à 59 ans, qui représentent 36,6 % des personnes testées. 

En octobre 2024, une nouvelle expérimentation a débuté dans plusieurs officines des Alpes Maritimes : un dépistage gratuit du VIH en pharmacie. Cette expérimentation est le fruit d’une collaboration entre plusieurs acteurs clés, les pharmacies volontaires, l’association locale Objectif Sida Zéro, la CPTS  de la Riviera française et le COREVIH PACA-Est. Le dépistage est basé sur la réalisation d’un TROD VIH, à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt. En seulement 30 minutes, il est possible d’obtenir le résultat. Cette expérimentation est également l’occasion d’informer sur le VIH et le SIDA, et notamment de lutter contre les idées reçues, encore tenaces. 

 

Optimiser les traitements antirétroviraux dans l’attente d’un vaccin

L’espoir de disposer un jour d’un vaccin contre le VIH persiste, malgré les difficultés rencontrées. Actuellement, plus aucun candidat-vaccin n’est testé en phase III des essais cliniques, tous les essais en cours ayant été interrompus en raison du manque d’efficacité des candidats-vaccins évalués. Les chercheurs se tournent donc vers de nouvelles technologies vaccinales pour parvenir à mettre au point un vaccin. Des chercheurs français et suisses ont ainsi développé un nouveau candidat vaccin, à base d’un anticorps monoclonal fusionné à l’enveloppe du VIH. Les premiers essais chez l’homme ont abouti à des résultats encourageants, d’après les données récemment publiées par les chercheurs

Dans l’attente d’un potentiel vaccin contre le VIH, les traitements antirétroviraux de dernière génération constituent la meilleure arme à la fois dans la prévention et dans le traitement de l’infection. La Haute Autorité de Santé (HAS) vient d’ailleurs d’actualiser ses recommandations concernant : 

  • Les traitements préventifs pré-exposition (la PrEP, dont les indications se sont élargies) et post-exposition ;
  • Les traitements chez les femmes enceintes et allaitantes, puisque grossesse et allaitement sont désormais compatibles avec le VIH ;
  • Les traitements antirétroviraux de l’adulte, en initiation puis au cours du suivi. 

Plus de 40 ans après la découverte du virus, la lutte contre le VIH et le SIDA se poursuit sur tous les fronts, de l’information et de la sensibilisation aux espoirs d’un vaccin, en passant par le dépistage et l’optimisation des traitements antirétroviraux.  

Sida Info Service : 0 800 840 800 / https://www.sida-info-service.org/

Sources

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