3 novembre : une journée mondiale dédiée au concept One Health

Le 3 novembre est consacré à la journée mondiale du concept One Health, que l’on peut traduire par une seule santé. Cet événement, relayé un peu partout à travers le monde, est organisé à l’initiative de L’occasion de s’informer et de comprendre le concept et les enjeux de cette approche transdisciplinaire de la santé. la One Health Commission, de la One Health Initiative et de la Global One Health Community

 

Le concept One Health ou une seule santé

Que désigne précisément le concept One Health, un terme de plus en plus utilisé au sein de la communauté scientifique et médicale, mais aussi par les autorités de santé publique et les décideurs politiques ? Le concept One Health a été introduit au début des années 2000 et rapidement adopté par les instances internationales : l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et, plus récemment, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Le concept One Health repose sur la reconnaissance et la prise en compte des liens étroits, complexes et interdépendants entre la santé environnementale, la santé humaine et la santé animale. Jusque-là, santé humaine et santé animale étaient généralement envisagées de manière indépendante, et d’ailleurs sous la tutelle d’organismes différents. Deux phénomènes sont venus mettre en lumière l’importance d’adopter une approche globale de la santé : 

  • Le contexte du changement climatique, avec l’impact désormais déterminant de la santé environnementale ;
  • La lutte contre les maladies infectieuses, en lien notamment avec la hausse de l’antibiorésistance et des zoonoses. 

 

Une approche interdisciplinaire de la santé devenue nécessaire

Le concept One Health repose sur une approche transdisciplinaire de la santé, associée à de multiples enjeux. D’après les estimations, 60 % des maladies infectieuses qui touchent l’humain sont d’origine animale. Le monde entier a pu en percevoir les conséquences lors de la pandémie de la Covid-19 et les spécialistes craignent de nouvelles pandémies, notamment en lien avec la grippe aviaire. 

Par ailleurs, les activités humaines jouent des rôles déterminants dans la propagation des maladies infectieuses, qu’elles soient humaines ou animales, mais aussi dans la santé environnementale, en lien avec : 

  • L’utilisation de substances chimiques, susceptibles de devenir des polluants éternels ;
  • Le changement climatique. 

 

Pour faire face à ces enjeux, il est indispensable que les acteurs de santé publique des trois domaines (santé humaine, santé animale et santé environnementale) travaillent conjointement pour définir des actions communes dans le cadre du One Health. En France, d’autres événements sont organisés en marge de la journée mondiale One Health, par exemple cette année :

Ces événements sont autant de moments privilégiés où les acteurs travaillent ensemble sur des sujets interdisciplinaires. 

 

Les maladies infectieuses, sujet central du concept One Health

Les sujets et les thématiques qui s’intègrent au concept One Health sont nombreux et variés. Finalement, la quasi-totalité du champ de la santé est concernée. La lutte contre les maladies infectieuses reste aujourd’hui un thème majeur pour celles et ceux qui s’intéressent au concept One Health. Les acteurs travaillent plus particulièrement sur les aspects suivants : 

  • L’antibiorésistance, sujet central qui repose non seulement sur un meilleur usage des antibiotiques chez l’homme, mais aussi sur une réduction de l’utilisation des antibiotiques chez l’animal et sur des mesures adaptées pour limiter la présence d’antibiotiques dans l’environnement. D’après les chiffres de 2020, plus de 35 000 personnes décèdent chaque année en Europe d’infections résistantes aux antibiotiques. En France, les spécialistes estiment que 238 000 personnes pourraient décéder des suites de l’antibiorésistance d’ici 2050 ; 
  • Les zoonoses : la prévention de certaines maladies humaines passe inévitablement par la prévention, le diagnostic et le traitement de ces maladies chez l’animal. Il est également capital de réduire les risques de transmission de l’animal à l’homme ;
  • Les vecteurs de maladies : la lutte contre les moustiques, vecteurs de maladies comme le paludisme, la dengue ou la fièvre jaune, est un enjeu capital pour de nombre zones géographiques dans le monde. Et ces zones s’étendent à la faveur du changement climatique. À l’échelle mondiale, les maladies vectorielles représentent plus de 700 000 décès par an. La plus fréquente de ces maladies, la dengue, menace d’ailleurs la France métropolitaine. Alors que 78 cas autochtones de dengue ont été recensés en 2024 – un record -, l’ANSES alerte sur le risque majeur d’une épidémie de dengue dans l’hexagone dans les 5 prochaines années. 

 

Au-delà de ces thèmes centraux, le concept One Health, c’est finalement une nouvelle logique à adopter pour aborder n’importe quel sujet de santé. Ne plus se focaliser uniquement sur l’homme, l’animal ou l’environnement, mais intégrer toutes les dimensions pour prendre les décisions les plus adaptées pour aujourd’hui et pour demain. 

 

Sources

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