4 septembre : Journée mondiale de la santé sexuelle

Journée mondiale de la santé sexuelle

L’association mondiale pour la santé sexuelle (World Association for Sexual Health, WAS) organise chaque année le 4 septembre la journée mondiale de la santé sexuelle (World Sexual Health Day, WSHD). Pour l’année 2024, l’association a choisi le thème “+relationships” (relations positives), mettant ainsi l’accent sur l’importance de relations saines et respectueuses entre les partenaires sexuels et plus largement sur tout ce qui touche au thème de la sexualité. Un thème majeur à l’heure où les violences sexuelles font régulièrement la une de l’actualité.

 

Des violences sexuelles au premier plan

Les affaires relatives aux différentes formes de violences sexuelles, qu’il s’agisse de violences sexistes, de violences sexuelles ou de violences conjugales, se succèdent depuis quelques années. La libération progressive de la parole sur les violences sexuelles, à la faveur entre autres des mouvements #MeToo, a mis en lumière l’importance de ces violences pour la santé sexuelle des femmes et des hommes. 

La définition des violences à caractère sexuel, la notion de consentement, les différences entre la séduction, le harcèlement et les violences sexuelles, … autant de thèmes et de questions clés qui animent un débat de société depuis plusieurs années. Le cadre législatif et judiciaire a également évolué pour, d’une part interdire et punir les violences à caractère sexuel, et d’autre part protéger les victimes et les aider à se reconstruire. 

Pour amorcer un changement dans les mentalités comme dans les comportements, l’éducation à la sexualité s’est parallèlement développée en milieu scolaire. Elle a entre autres pour vocation de permettre aux enfants et aux adolescents d’apprendre un comportement responsable, dans le respect de soi et des autres. La démarche éducative s’inscrit dans une politique nationale d’éducation à la santé sexuelle. Si la prévention des violences sexistes et sexuelles constitue un axe majeur de l’éducation à la sexualité, deux autres axes sont également mis en avant : 

  • La prévention et la réduction des risques : grossesses non désirées, mariages forcés, infections sexuellement transmissibles (IST) ;
  • La lutte contre les comportements homophobes et la promotion de l’égalité hommes – femmes. 

 

Les comportements homophobes représentent, au même titre que les violences sexuelles,  un point déterminant pour aller vers des relations plus positives en santé sexuelle. D’après Santé Publique France, ⅓ des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportent avoir subi des injures ou des agressions homophobes. À nouveau, l’éducation à la sexualité peut permettre un plus grand respect de chacun, quelle que soit son orientation sexuelle. 

 

Les IST, un enjeu de santé publique pour les jeunes

Chaque jour, dans le monde, plus d’un million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible (IST). Les 4 IST les plus fréquentes sont la chlamydiose, la gonorrhée, la syphilis et la trichomonase. Dans de nombreux pays, les IST sont globalement en progression, avec un retour marqué de certaines infections bactériennes, comme la syphilis. Concernant l’infection par le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine), le nombre de dépistage du VIH est en hausse en France, mais le nombre de personnes découvrant leur séropositivité était en baisse en 2022, par rapport à l’année 2019. Néanmoins, la prévalence du VIH reste élevée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) fréquentant les lieux de convivialité gay. Pour ces personnes à risque élevé de contracter le VIH, la prophylaxie pré-exposition, la PrEP, peut jouer un rôle clé, à condition que les HSH soient suffisamment informés de son existence et de son intérêt. 

Faire face aux IST implique à la fois une prévention des infections, notamment grâce au port du préservatif masculin, et le dépistage et le traitement des IST. Depuis le 1er janvier 2023, tous les jeunes de moins de 26 ans peuvent se procurer gratuitement des préservatifs masculins en pharmacie. À partir du 1er septembre 2024, tous les Français de moins de 26 ans pourront bénéficier d’un dépistage gratuit et sans ordonnance de 4 IST : la gonorrhée, la chlamydiose, la syphilis et l’hépatite B. Rappelons que le dépistage du VIH est déjà gratuit pour tous. L’ensemble de ces initiatives ont pour objectif de réduire l’impact des IST sur la santé sexuelle, et plus largement sur la santé physique et mentale, des Français.

 

Un droit à l’avortement inscrit dans la Constitution française

En France, une grossesse sur trois serait non prévue. Il est donc essentiel que les femmes, les hommes, les couples concernés puissent éviter des grossesses non désirées et disposer de solutions en cas de survenue d’une grossesse non désirée. Là encore, les mesures et les dispositifs ont évolué au cours des dernières années. 

Les modes de contraception sont aujourd’hui diversifiés et permettent à chaque femme, chaque couple de trouver le mode de contraception le plus adapté à sa situation. La contraception concerne aussi de plus en plus les hommes, avec une multiplication par 15 du nombre de vasectomies en France en seulement 12 ans (entre 2010 et 2022), et la perspective prochaine de l’éventuelle mise au point d’une pilule contraceptive masculine. En revanche, la contraception d’urgence reste encore sous-utilisée, malgré son accessibilité. 

Enfin, autre évolution majeure en matière de santé sexuelle, le droit à l’avortement est entré dans la Constitution française, un demi-siècle après l’adoption de la loi Veil en 1974. La France est ainsi devenu le premier pays au monde à inscrire l’avortement dans sa Constitution. 

La journée mondiale de la santé sexuelle est l’occasion de faire le point sur tous les thèmes touchant à la sexualité et à la santé sexuelle. L’occasion également de constater les évolutions sociétales, les mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics, les initiatives portées par les nombreuses associations et les progrès qui restent à réaliser pour une meilleure santé sexuelle pour tous.

 

Sources : 

Partager