Journée Mondiale

Journée mondiale de l’arthrose

17/09/2024

Le 17 septembre de chaque année est consacré à la maladie articulaire la plus répandue en France et dans le monde, l’arthrose. Créée par la Fondation Belge de l’Arthrose, la journée mondiale de l’arthrose est relayée en France par l’AFLAR, l’Association Française de Défense des Patients Arthrosiques. L’association a notamment développé un site internet d’information sur l’arthrose, baptisé Stop Arthrose.

Arthrose et arthrite

Faisons un peu d’étymologie pour faire la différence entre arthrose et arthrite. Les deux proviennent de “arthrosis”, terme grec qui désigne l’articulation ou la jointure. En revanche, la terminologie est différente. L’arthrose se finit en “ose” comme toutes les maladies associées à une dégénérescence, un changement d’état. L’arthrite se termine en “ite”, suffixe utilisé pour décrire toutes les situations liées à une inflammation. L’arthrose est ainsi une forme d’arthrite, mais toutes les arthrites ne sont pas liées à l’arthrose.

D’après les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2019, quelque 528 millions de personnes dans le monde vivaient avec l’arthrose, un chiffre en hausse de 113 % par rapport à 1990. Si toutes les articulations du corps peuvent être concernées, celle du genou est la plus touchée, avec 365 millions de personnes vivant avec une gonarthrose. Suivent l’arthrose de la main et celle de la hanche (la coxarthrose). Sans compter que les patients présentent souvent des atteintes simultanées de plusieurs articulations.

L’arthrose, une maladie de l’âge, vraiment ?

L’arthrose est une maladie dégénérative qui touche l’ensemble des tissus de l’articulation. Elle est une conséquence inévitable du vieillissement. Environ 73 % des personnes ayant de l’arthrose ont plus de 55 ans. Et les femmes sont plus touchées que les hommes, puisqu’elles représentent 60 % des patients. En France, l’arthrose toucherait environ 10 millions de personnes, et 65 % des Français âgés de plus de 65 ans seraient concernés.

Ces chiffres font de l’arthrose la maladie articulaire la plus répandue en France et dans le monde. Et cette tendance devrait s’accentuer dans les années et les décennies à venir, en lien avec :

Le vieillissement de la population mondiale ;
La hausse de la prévalence du surpoids et de l’obésité, facteur de risque majeur d’arthrose.

Si le vieillissement est le facteur de risque principal, certaines personnes présentent de l’arthrose bien avant 60 ou 65 ans. Et oui, une des idées reçues les plus tenaces sur l’arthrose est de penser que c’est une maladie réservée au sujet âgé. Or des patients souffrent d’arthrose à 40 ans, voire même dès 30 ans. Différents facteurs et circonstances peuvent expliquer la survenue précoce de l’arthrose sur une ou plusieurs articulations, entre autres :

Des traumatismes articulaires mal soignés ;
La pratique intensive de certains sports sollicitant fortement certaines articulations, comme le ski, le cyclisme ou la course à pied ;
Un surpoids ou une obésité ;
Une prédisposition génétique ;
Certaines maladies rhumatismales ;
etc.

Des traitements efficaces qui se font attendre…

L’arthrose reste aujourd’hui une maladie chronique, face à laquelle il n’existe pas de traitement définitif. Pourtant la recherche clinique est très active sur le sujet et multiplie les études pour tenter de développer des solutions thérapeutiques efficaces contre l’arthrose. Des traitements biologiques font notamment l’objet d’essais cliniques et donnent un espoir aux patients. Pour autant, les patients d’aujourd’hui ne sont pas sans solution, contrairement aux idées reçues.

Douleurs, gonflements des articulations, raideurs, incapacités fonctionnelles, … les conséquences de l’arthrose sont multiples et sont à l’origine d’un handicap plus ou moins important. Chez la personne âgée, l’arthrose constitue un facteur de risque majeur de perte d’autonomie. Même s’il n’existe pas de traitement curatif, une prise en charge est possible et il faut parler dès que possible des symptômes d’arthrose à son médecin.

Selon l’OMS, au niveau mondial, 344 millions de personnes présentent une arthrose modérée à sévère, pour laquelle une réadaptation serait bénéfique. La prise en charge de l’arthrose est pluridisciplinaire et repose sur plusieurs approches complémentaires pour soulager le patient et ralentir la progression de la maladie :

Des traitements antalgiques pour soulager les douleurs des articulations pendant les phases aiguës ;
Des traitements anti-inflammatoires, car n’oublions pas que l’arthrose est une forme d’arthrite ;
L’injection intra-articulaire d’acide hyaluronique pour lubrifier l’articulation ;
La kinésithérapie pour la rééducation et la réadaptation ;
Une activité physique adaptée ;
Un contrôle du poids corporel ;
Les cures thermales ;
Le port d’orthèses, voire le recours à la chirurgie.

Lorsque l’articulation du genou ou de la hanche est très abîmée, le médecin peut proposer au patient le recours à la chirurgie, pour la mise en place d’une prothèse totale de hanche (arthroplastie de hanche) ou de genou (arthroplastie de genou). D’après l’Académie nationale de médecine en 2018, environ 140 000 patients subissent une arthroplastie totale de hanche chaque année en France. Ce chiffre s’élève à environ 100 000 chaque année pour l’arthroplastie totale de genou. Des chiffres en constante augmentation depuis quelques années.

La journée mondiale de l’arthrose est l’occasion d’informer et de sensibiliser le grand public sur cette maladie articulaire très répandue. Chacun doit prendre soin de ses articulations dès le plus jeune âge pour limiter l’impact de l’arthrose quelques décennies plus tard. Mais il faut aussi consulter en cas de signes d’arthrose, avant que la maladie ne devienne un véritable handicap.

Sources