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L’Europe brille en oncologie

21/02/2024

L’Office Européen des Brevets (OEB) a publié une nouvelle étude à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, le 4 février 2024. Cette étude révèle que l’Europe se place à la seconde place mondiale en matière de recherche contre le cancer, derrière les USA. L’innovation dans la lutte contre le cancer connaît un essor sans précédent, avec une augmentation de plus de 70 % depuis 2015.

L’Europe en seconde position derrière les USA

Les familles de brevets ayant pour revendications de priorité tous les domaines liés aux cancers étaient détenues à 50 % par les USA sur la période 2002-2021, et à hauteur de 18 % par les vingt-sept pays de l’Union Européenne. La troisième marche du podium revient au Japon avec 9 % des familles de brevets. Si ces chiffres placent l’Europe en seconde position mondiale, l’écart entre les USA et l’Europe reste conséquent. Pourtant, les cancers représentent un enjeu majeur de santé publique pour l’Europe. Sur le plan mondial en 2020, l’Europe représentait 22,8 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancers recensés, tous cancers confondus. L’Amérique du Nord (Canada et USA) représentait 13,3 % et l’Asie 49,3 %. Alors que les USA représentent moins de 15 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancer, ils détiennent la moitié des brevets dans la lutte contre le cancer.

D’après des données publiées le 1er février 2024 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de 35 millions de nouveaux cas de cancer pourraient être recensés dans le monde d’ici à 2050, soit une augmentation de 70 % par rapport à l’année 2022. Selon le système européen d’information sur le cancer (ECIS), 31 % des hommes et 25 % des femmes devraient recevoir un diagnostic de cancer dans l’Union européenne avant l’âge de 75 ans. D’après le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), la seule Europe devrait connaître une augmentation de 22,5 % du nombre de nouveaux cas de cancer d’ici 2045.

Le fardeau du cancer devrait donc peser de plus en plus, non seulement sur les populations européennes, mais aussi sur les systèmes de santé européens. Face à ces enjeux, il est déterminant que l’essor de la recherche contre le cancer en Europe aille encore plus loin, et tende à rejoindre voire à dépasser le numéro un mondial actuel, les USA. L’enjeu est bien évidemment sanitaire, mais il est aussi assurément politique et économique.

La France, un leader européen de la recherche contre le cancer ?

En Europe, plus de 140 000 inventions contre le cancer ont été rendues accessibles au grand public dans des documents de brevet au cours des 50 dernières années. D’après une étude menée par Dalmartello et al. en 2022, les innovations et interventions en oncologie auraient permis de sauver plus de 5 millions de vies en Europe.

Sur les 10 entreprises qui déposent le plus de brevets dans le monde, 6 sont des sociétés européennes et 4 sont des sociétés américaines. En effet, si les demandes de brevets proviennent de différents pays à travers le monde, les dépôts de brevets dans le domaine du cancer sont souvent effectués aux USA, au moins dans un premier temps.

Au sein de l’Europe, quels sont les pays leaders dans la recherche contre le cancer ? L’Allemagne conserve toujours sa place de premier pays européen en matière d’innovation contre le cancer, mais d’autres pays multiplient les efforts pour la rattraper, en particulier :

La France ;
Le Royaume-Uni ;
Les Pays-Bas ;
La Suisse.

Sur la période 2002-2021, l’Allemagne a déposé 9 375 familles de brevets, suivie par le Royaume-Uni avec 6 070, puis la France avec 5 078 familles de brevets. Si la France se place en troisième position européenne en termes de nombre de brevets déposés, elle retombe à la 11ème place lorsque ce chiffre est rapporté à la population. La Suisse arrive alors en tête, devant le Danemark et le Luxembourg.

L’OEB aux côtés des pays européens pour soutenir la recherche contre le cancer

Pour que l’Europe aille encore plus dans l’innovation contre le cancer, l’OEB met à la disposition des pays, des entreprises et des chercheurs différents outils.

Le premier, baptisé Deep Tech Finder, répertorie près de 8 000 start-ups installées dans toute l’Europe et ayant déposé des demandes de brevet. Parmi les filtres proposés, figurent 17 technologies différentes liées au cancer, du dépistage au traitement, en passant par le diagnostic et la prévention. Ces filtres permettent d’accéder gratuitement et plus facilement aux 1 340 start-ups prêtes à investir dans la lutte contre le cancer. Ce réseau européen est capable de proposer, de développer et de commercialiser des technologies de pointe contre le cancer.

Second outil, une plateforme en ligne gratuite, intitulée Technologies combattant le cancer. Cette plateforme a pour vocation de simplifier l’accès des chercheurs et des investisseurs aux informations techniques et technologiques contenues dans les demandes de brevet, quel que soit le pays où le brevet a été déposé. Pour concevoir cette plateforme, l’OEB et dix offices nationaux de brevets (Autriche, Bulgarie, Danemark, France, Grèce, Italie, Norvège, Suède, Suisse, Turquie) ont mis au point plus de 130 ensembles de données relatifs à quatre grandes thématiques :

La prévention et la détection précoce des cancers ;
Le diagnostic ;
Les thérapies anticancéreuses ;
Le bien-être des patients et les soins post-traitement.

Cette plateforme dédiée à l’innovation contre le cancer est la quatrième développée par l’OEB, les trois autres étant consacrées aux coronavirus, aux technologies énergétiques durables et à la lutte contre les incendies.

Enfin, des programmes de financement public de la recherche contre le cancer sont essentiels pour promouvoir le développement des nouvelles technologies dans ce domaine. Le plan “vaincre le cancer en Europe” joue à ce titre un rôle essentiel. Ce plan, mis en oeuvre par l’Union Européenne, vise à soutenir et à financer pas moins de 10 initiatives phares :